Près de 90 migrants ont péri lundi 1er juillet lors du naufrage de leur embarcation au large des côtes de la Mauritanie, a indiqué jeudi 4 juillet l’agence officielle mauritanienne. Des dizaines d’autres sont portés disparus. Les migrants espéraient atteindre l’Europe via l’archipel des Canaries au large du sud du Maroc, un itinéraire alternatif à la traversée de la Méditerranée.
"Les garde-côtes mauritaniens ont retrouvé les corps de 89 personnes à bord d’un grand bateau de pêche traditionnel qui a chaviré le lundi 1er juillet sur les côtes de l’océan Atlantique» à 4 km de la ville de Ndiago (sud-ouest de la Mauritanie)", a rapporté l’Agence mauritanienne d’information. Les garde-côtes ont secouru neuf personnes, dont une fillette de 5 ans, a-t-elle précisé.
L’agence cite des témoignages de survivants selon lesquels le bateau était parti de la frontière entre le Sénégal et la Gambie avec à son bord 170 passagers, ce qui porterait à 72 le nombre de disparus. L’embarcation aurait donc remonté les côtes sénégalaises vers le nord et venait juste de passer dans les eaux mauritaniennes quand elle a sombré.
- Près de 40 000 migrants aux Canaries en 2023
Le nombre de migrants ayant débarqué en 2023 aux Canaries a plus que doublé en un an pour atteindre le chiffre record de 39 910, selon le gouvernement espagnol. Plus de 5 000 migrants ont péri au cours des cinq premiers mois de 2024 en tentant de rallier les côtes espagnoles, la plupart sur la route des Canaries, dit l’ONG espagnole Caminando Fronteras.
Au moins 26 migrants partis de Guinée ont perdu la vie au large du Sénégal en mai. Au moins 26 autres migrants ont connu le même sort en février, également au large du Sénégal. Les chiffres sont généralement loin de restituer la dimension de ces évènements. Le nombre des passagers au départ et donc des disparus est difficile à établir en cas de mauvaise fortune de mer.
La Marine sénégalaise multiplie les interceptions de pirogues et les secours aux migrants en détresse. Elle rapportait cette semaine avoir intercepté une pirogue avec 74 candidats à l’émigration, dont 20 enfants. En juin, ses patrouilleurs ont intercepté plus de 470 personnes au cours de quatre opérations, selon des informations publiées sur ses réseaux sociaux.