Le 8 janvier 2023, une collision entre deux bus avait causé la mort de plus de 40 personnes dans le centre du pays, à Sikilo. C’était le bilan officiel dressé par les autorités. Mais le décompte macabre est pesant. Les rescapés, regroupés dans un groupe WhatsApp, affirment que le nombre est passé à 70. L’un d’entre eux, Ibrahima Barry, s’est confié à ce sujet.
"C'était une tragédie. D'autres victimes ont, par la suite, succombé à leurs blessures. Le bilan des personnes décédées s'est lourdement accru. Il est passé de 40 à 70 morts. Même si les autorités ne l'ont pas pris en ?compte. Des victimes déplorent l'attitude de certains médecins qui ont malheureusement libérés des victimes qui sont toujours souffrantes", a-t-il déclaré, dans des propos repris par L'OBSERVATEUR.
"En ce qui me concerne, pendant plus de deux mois, j'ai décaissé plus de 3 millions de francs CFA pour me soigner dans une clinique de Tamba. Jusqu'ici, je continue à subir des interventions chirurgicales pour extraire le fer de mon corps. Malheureusement, à part cette enveloppe d'un million de francs CFA offerte à chaque victime", a-t-il martelé.
"Ces dernières tardent toujours à être indemnisées par les assurances. Et pourtant, tous les deux bus impliqués sont assurés. Une attitude des assurances qui a malheureusement obligé les victimes à déposer une plainte collective contre ces assurances qui refusent de s'acquitter de leurs dettes. Même si certains blessés bénéficient d'une prise en charge médicale, il faut surtout noter que tel n'est pas le cas pour tous les accidentés. Donc, les assureurs doivent fondamentalement payer ce qui revient de droit aux victimes", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il lance un appel solennel au gouvernement du Sénégal afin que les enfants des personnes décédées dans cette tragédie soient intégrés dans le registre des pupilles de la Nation. Comme ceux du bateau ‘Le Joola’.
Le drame du 8 janvier, imputé à l’éclatement d’un pneu, a suscité un flot de critiques contre les autorités pour leur incapacité à faire respecter les règles de conduite, mais aussi la réglementation sur l’état des véhicules, malgré la multiplication des accidents. Le gouvernement sénégalais a annoncé dans la foulée une vingtaine de mesures. Mais nombre d’entre elles sont décriées comme étant inapplicables par les professionnels du transport. L’une d’elles, le démontage des porte-bagages existants sur les toits des véhicules, a finalement été abandonnée suite à la colère des transporteurs.