En 2023, le feu a envahi le Sénégal. Le sang a coulé. Des citoyens sont victimes de meurtrières bévues d’hommes en uniforme. Des couples s’ensanglantent. Des jeunes se tuent. Des armes blanches circulent. Le rouge a empourpré le pays, les routes ensanglantées.
Entre janvier et décembre 2023, une centaine d’individus ont péri dans des accidents de la circulation, selon les bilans officiels combinés. Le drame le plus meurtrier reste celui de Sikilo survenu dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier. Lorsque deux bus sont entrés collision. Bilan : 40 pertes en vies humaines. Le lundi 16 janvier, 19 personnes ont été tuées dans l’incident survenu à Sakal. Dans les mêmes circonstances de temps, un autre sinistre qui a occasionné 5 morts et de 33 blessés est survenu à l’entrée de Louga.
Les Sénégalais gardent encore en mémoire la tragédie du 26 juillet sur la route de Saint-Louis qui a causé 24 pertes en vies humaines. La route a encore fait parler d’elle durant le grand magal de Touba. Le bilan officiel fait état de 21 morts, selon la Police. L’accident survenu en début novembre à Bambilor a causé 6 morts. L’axe Pire-Ngaye Mékhé a été le théâtre d’un drame spectaculaire qui a fait 3 victimes. Deux jours après, ce fut Gandiaye dont l’accident a coûté la vie au chauffeur d’un bus.
Des personnalités ont été emportées par ces catastrophes. On peut citer l’acteur culturel Jean Paul D’Almeida, le gendarme Babacar Dia, l’adjoint au commandant de la brigade de la Foire, Ibrahima Ndao, enseignant et frère de l’ex-procureur de la Crei ainsi que le frère de la députée Adji Mberkane Kanoute. Bassirou NIASS, quant à lui, a fait un accident qui a coûté la vie à la victime.
- 90 meurtres dont 10 femmes, 11 mineurs et 23 bavures mortelles
2023 aura, assurément, été une année «féminicidaire». Au moins dix meurtres de femmes sont notés. Tout a débuté avec le meurtre d’Anne Marie Rosalie Béatrice, à Somone. Depuis lors, le sang continue de couler. Le dernier cas de féminicide est la gérante de multiservices, Ndèye Sophy THIOR, étranglée à mort à Mbour et son corps jeté dans les buissons.
Le cas de Mbour survient alors que l’on a fini de parler de l’affaire Ndèye Khady NDIAYE qui connait une fin tragique. Cette élève d’une vingtaine d’années a été tuée dans son domicile familial situé à Keur Mbaye Fall. Selon les premiers éléments de l’enquête, elle a été égorgée par son petit ami surnommé «Papa moto». Ce dernier a pris la fuite après son crime passionnel avant d’être alpagué. Il y a eu d’autres cas auparavant. Awa BA a connu une mort cruelle le 8 avril dernier, à Tivaouane, rapporte Wlafadjri. Elle a été tuée et brûlée dans la brousse. À Kaolack, dans le quartier Gane SARR extension, la dame A. DRAMÉ a été tuée par son mari qui lui a asséné plusieurs coups de couteau.
Les mineurs ne sont pas épargnés par la vague de tueries sans limites. Une quinzaine d’enfants ont été tués à Dakar et dans les régions. Le 4 janvier, K. DIAGNE (6 ans) et son cousin B. M. FAYE (3 ans) ont été victimes d’une mort atroce, à Tivaouane. La fillette s’est retrouvée avec la tête fracassée, le garçon jeté au fond d’un puits. Le 14 août, Sam Notaire s’est réveillé dans la consternation en apprenant la découverte du cadavre de Fallou NDIAYE, 5 ans. Son corps a été retrouvé sur une terrasse, baignant dans une mare de sang.
Alors que l’on n’a pas fini d’épiloguer sur le talibé de 15 ans poignardé à mort à Thiès durant la même période, le même drame a eu lieu à Touba. S. Fam (13 ans) a été tué par son propre frère. C’est toujours dans la cité religieuse que le sieur Bara TALL a égorgé ses deux enfants. Au mois de février, le talibé M. CISSE (13 ans) a été battu à mort. Que dire de Fallou FALL (14 ans) mortellement poignardé à la nuque, à Yarakh ? Dans le nord du pays à Medina Yoro Foula, un jeune berger de 8 ans a été retrouvé dans les buissons. S’y ajoute Et l’enfant a été retrouvé mort à Mbao.
Chez les hommes, au moins 45 meurtres sont recensés. Le dernier cas est le gérant de station-services de Touba. Parmi les plus médiatisés on retient l’enseignant Bassirou Mbaye et le kankourang de Kédougou. Les bavures policières suivies de mort d’homme ont battu tous les records cette année. Entre le 1er et le 3 juin 2023, lors des manifestati, plus de 23 décès par balles réelles non encore élucidés sont enregistrés, selon Amnesty. Le cas le plus spectaculaire est la jeune fille de Ngor.
- 7 Sénégalais tués dans la diaspora
Au moins sept Sénégalais de la diaspora ont été victimes de meurtres, cette année. Le 12 janvier, Amadou DIOP a été tué à Akai, au Gabon. Avant d’être jeté dans une poubelle, selon des témoignages. Il y a aussi le transporteur Assane tué au Mali. Diadia TALL, une figure réputée dans le milieu du showbiz, a été retrouvé mort chez lui, à Abidjan. Il a été retrouvé chez lui par son taximan et voisin, baignant dans une mare de sang. Ahmet SARR (26 ans) a été tué à Rennes le 29 mai, à l’entrée d’une station de métro située au sud de la ville. Il a été victime d’une agression mortelle. S’y ajoutent le cas des taximen Mansour KIDÉ (Côte d’ivoire) et Serigne Mamoune (60 ans) retrouvé mort dans sa voiture vers l’aéroport John Fitzgerald Kennedy de New-York.
- Ces célébrités qui nous ont quittés en 2023
Parmi les personnalités décédées cette année figurent l’avocat Ousmane SEYE, les journalistes Mame Less Camara, Fatou Kiné DEME et Boubacar DIOP dit «Diop Promotion», le khalife de pie cheikh Mansour CISSE ainsi que l’acteur culturel Jean Paul D’ALMEIDA. Et pour boucler la boucle, les bilans combinés rapportent que des centaines de Sénégalais sont décédés sur les routes de l’émigration clandestine.