Caïd notoire du trafic de drogue dure, réputé maître dans l’art de surveiller ses arrières, S. Ndiaye n’a, cette fois-ci, vu que du feu au manège des limiers de la Division des investigations criminelles (Dic).
Il a été perdu par une forte commande de drogue dure, simulée par les enquêteurs de la Dic. Visiblement obnubilé par le pactole qu’il était sur le point d’empocher en concrétisant cette transaction, le caïd perd sa lucidité d’antan et mord à l’hameçon.
Il est cueilli au détour d’un rendez-vous qui lui a été fixé par des acheteurs qui ne sont autres que des policiers en civil. Pour venir à bout du cerveau de cette mafia, les limiers de la Dic ont exploité un renseignement faisant état d’un vaste réseau de trafic de drogue dure (ecstasy – méthamphétamine) en cours entre Banjul et les quartiers dakarois de Yoff et Cambérène, piloté par le caïd S. Ndiaye.
Comment le caid a été neutralisé par la DIC
Décidé à démanteler au plus vite cette poche interlope dans la capitale sénégalaise, le patron de la Dic met en branle les éléments du Groupe de recherches et d'interpellation (Gri). La mission qui leur est assignée est des plus précises : Procéder à la surveillance, au recoupement d’infos, à l’infiltration du réseau et procéder, au besoin, à l’interpellation de tout suspect.
Nous sommes le 17 novembre 2024, lorsque les éléments en civil du Gri (entité relevant de la Dic) entrent en action. Les abords du Qg du caïd S. Ndiaye à Cambérène sont discrètement envahis par le dispositif policier qui parvient à infiltrer la mafia de S. Ndiaye.
Une forte commande est subtilement simulée par des enquêteurs rompus à ce type d’exercices. S. Ndiaye qui ignorait tout du manège que tramaient ses «clients», choisit de gérer personnellement la transaction. C’est ainsi qu’il va convenir avec ces derniers des contours du deal et du lieu de l’échange.
Le principe acté, S. Ndiaye prend langue avec un de ses proches, M.Nd. Ndiaye, qui lui sert de conducteur. A bord de la moto de ce dernier, ils débarquent au lieu du fameux rendez-vous, avec en bandoulière des stocks d’ecstasy.
Ignorant toujours qu’il était sur le point de conclure un deal avec des policiers en civil, S. Ndiaye présente un premier lot constitué de 61 pièces d'ecstasy. Alors qu’il s’attendait à empocher un premier lot de liasses de billets de banque, S. Ndiaye est cerné par ses clients qui déclinent leur véritable casquette.
L'intermédiaire du caïd activement recherché
La moto, aussitôt réquisitionnée par les limiers, est fouillée. Là, coup de théâtre ! Un autre stock de 140 pièces d’ecstasy est découvert dans la malle de la moto. Mis devant les faits, S. Ndiaye passe à table et confesse avoir été précipité dans ce piège par un maillon de sa mafia, une dame du nom de Kh. Qui l’a branché ce filon d’une livraison de 61 pièces d'ecstasy. Sur la provenance de la drogue, il va servir une version à dormir debout.
L’exploitation de son téléphone va confirmer son statut de caïd notoire de drogue dure au Sénégal et en Gambie, où il s’est rendu plusieurs fois. Les résultats des échantillons des drogues saisies, soumis à une expertise à la Division de la police technique et scientifique, sont revenus positifs à une substance de type méthamphétamine. Les limiers de la Dic poursuivent leur traque pour appréhender la fameuse intermédiaire Kh en cavale.