Après deux tentatives avortées d’embarquement vers la Mecque via la France et la Côte d’Ivoire, à partir de l’aéroport international Blaise-Diagne (Aibd), l’ancien ministre Mansour Faye a saisi la Cour suprême pour protester contre cette mesure d’interdiction de sortir du territoire. Hier vendredi 28 mars 2025, le juge des référés de liberté a ordonné la levée de l’interdiction.
Me El Hadji Amadou Sall, l’un de ses avocats, explique les motivations du juge et les arguments juridiques de la défense de Mansour Faye. La robe noire, dans un entretien avec L'OBS, explique : "Le premier argument, c’est qu’il n’y a aucune décision contre lui, aucune enquête. Il n’y a aucune décision de justice qui le contraint à rester sur place. Il n’y a rien. Il n’y a pas de procédure contre lui, alors pourquoi lui interdire de sortir du pays. C’est trop facile. Rien ne lui a été notifié."

Me Sall ajoute : "Mais, contrairement à ce que les gens pensent, pour les décisions administratives, elles peuvent être non écrites. Par exemple, un policier peut te sommer de quitter un lieu, même si ce n’est pas par écrit, c’est une décision. Mais s’il veut te faire sortir de chez toi ou t’interdire d’y entrer, ça devient autre chose parce qu’il n’en a pas le droit. Ça porte atteinte à une liberté fondamentale. On peut riposter, exiger une décision écrite et même saisir le juge des référés liberté."

Les arguments de l’Etat étaient-ils fondés ou relevaient-ils d’une volonté politique de vous empêcher de quitter le pays ? Il répond : "Ce n’est pas seulement pour l’empêcher de quitter le pays, c’est une atteinte à sa liberté. Je ne cherche pas à savoir quelle est la raison, parce qu’aucune plainte n’a été faite contre lui. Jusqu’au moment où je parle, aucune procédure n’est faite contre Mansour Faye, alors qu’on le laisse tranquille."