L'affaire oppose deux membres d’une même famille, notamment Bineta Sow et Nguinar Sow. Ces deux bonnes dames, domiciliées au village de Bickel, dans l’arrondissement de Keur Momar Sarr, ont préféré laver leur linge sale devant la barre du Tribunal d’instance de Louga.
Le Tribunal d’instance de Louga a évoqué hier, mardi 15 octobre 2024, une singulière affaire d'anthropophagie.
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Pour mieux se faire une religion sur cette affaire diligentée par les éléments de la Gendarmerie de Keur Momar Sarr, le Juge présidant l’audience a donné la parole à Bineta Sow (elle a été placée sous mandat de dépôt), afin qu’elle revienne sur la bagarre qui l’a l’opposée à sa belle-sœur.
Cette maman de deux enfants, bénéficiaire d’un certificat médical attestant une Incapacité temporaire de travail (Itt) de deux jours, a accusé la partie adverse, dans des propos repris par L'OBS : « Nguinar Sow est la grande sœur de mon mari. Elle ne peut pas me supporter. Depuis des années, elle ne m’adresse pas la parole. D’ailleurs, après la mort de son père, elle a déclaré partout qu’elle fera tout pour que mon mari me répudie. Mon époux a préféré quitté le domicile familial pour s’installer ailleurs avec sa petite famille. Malgré tout, elle continue toujours à me chercher noise. Un jour, alors que je me trouvais dans un baptême, elle m’a surprise par derrière pour m’attaquer. Elle m’a donné un coup à l’épaule avant de me pincer atrocement les oreilles. Sérieusement blessée, j’ai porté plainte contre elle afin qu’elle me laisse en paix…»
Invitée à donner sa version des faits, Nguinar Sow, détentrice elle aussi d’un certificat médical d’une Itt de 04 jours, a ramé à contre-courant de sa belle. Comparaissant libre, elle a articulé sa ligne de défense : « Bineta Sow est l’épouse de mon petit frère, mais elle ne dit pas la vérité. Elle veut juste se tirer d’affaire. En réalité, un jour alors que je m’apprêtais à sortir de la maison, j’ai été informée qu’elle était en train de se préparer pour quitter le domicile conjugal. Bien que nos rapports ne soient pas des meilleurs, j’ai décidé de me rendre chez mon petit frère pour essayer de régler le problème. Et quand j’y suis arrivée, j’ai entendu Bineta Sow s’en prendre à son mari en l’accusant de fainéant. Elle lui crachait à la figure que tous les jeunes du village ont construit de belles maisons et sont véhiculés, alors qu’il passe tout la temps à vadrouiller. Ce dernier l’a raisonnée en lui faisant comprendre que c’est Dieu qui distribue la chance comme Il le veut. Ne supportant pas l’attitude de ma belle-sœur, j’ai essayé de la convaincre, afin qu’elle renonce à son projet de quitter son mari. Mais à ma grande surprise, elle m’a accusée d’avoir ‘’mangé’’ son enfant. Pis, elle a traité toute ma famille d’anthropophagie…»
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« Elle m’a accusée d’avoir ‘’mangé’’ son enfant. Elle a terni mon image. Je veux qu’elle me fasse voler ici devant la barre.» Relancée par le Juge, elle poursuit : « Non contente de m’avoir accusée gratuitement, elle m’a surprise en me donnant des coups de bâton. Je m’en suis tirée avec trois doigts fracturés.»
Seulement, celle-ci a été contredite par son jeune frère qui a pris la défense de sa femme : «Ma sœur a simulé cette blessure», dira-t-il. Le parquet a requis l’application de la loi.
Rendant son délibéré, le Tribunal a déclaré coupables les deux parties avant de les condamner chacune à un mois assorti du sursis. Bineta Sow versera une somme de 75 000 FCfa à sa belle-sœur Nguinar Sow.
