« Le viol et la pédophilie sont criminalisés, par la loi 2020-05 du 10 Janvier 2020. Cette loi ne peut pas admettre certains dérapages. Et c’est avec peine que nous avons appris le verdict donné dans l’affaire de la domestique mineure qui a été victime de viol avec des preuves et un certificat médical. Nous sommes surprises par la sanction qui a été donnée à cette affaire. Cette loi doit être appliquée car si elle ne l’est pas cela n’a pas de sens », a déclaré Aby Diallo, présidente de l’AJS.
600 cas de viol signalés à l’AJS
Alors que la loi criminalisant le viol a été promulguée en janvier 2020, les cas de viols et violences faites aux femmes ne cessent d'augmenter. Chose que regrette Madame Diallo avec un tableau sombre de cas qu'elle dresse.
« Depuis 2019 une recrudescence des cas de violences sexuelles et souvent suivies de meurtre ou de grossesse a été noté. Même après la promulgation de cette loi criminalisant le viol, les victimes augmentent. Au total, 600 cas d’abus sexuels ont été signalé de 2021 à 2022 plus de 600 cas de viol ont été signalé au niveau de l'AJS ».
Nguira Dione, mère de la victime présumée de Sitor Ndour, qui était présente à ce point de presse, n'a pas manqué d’exprimer sa déception après le verdict donné à l'issue du procès de sa fille. « Ce qui me fait mal dans cette histoire est que tout le monde connaît la douleur du viol. Une fille de 16 ans qui travaille pendant 3 jours à Dakar, on lui fait ça. Moi, sa mère, je confirme ce viol, car le jour des faits, la manière dont j'ai trouvé ma fille m’a fait mal. On est parti à l’hôpital et il a été confirmé qu’elle a été bien violée. Mais l’affaire qui a traîné au tribunal a été renvoyée pour doute ».
Les interrogations de ces associations féminines ont été multiples pour comprendre le verdict donné à l’affaire Sitor Ndour. « Ce jugement fort surprenant alors que le procureur avait requis 10 ans de réclusion criminelle, nous interpelle quand l'impérieuse nécessité de la protection des droits des victimes et de l'application rigoureuse des dispositions de la loi criminalisant le viol et la pédophilie. », ont-elles soutenu.