C'est une information de Confidentiel Afrique. Le flic le plus puissant de France, Bernard Émié (65 ans), patron du renseignement extérieur, s’'est rendu discrètement au Sénégal pour une visite de 48 heures. Sans bruits, loin des coups de projecteurs des médias locaux, Bernard Emié s’est entretenu avec le Président Macky SALL au Palais. Selon des informations exclusives obtenues par Confidentiel Afrique, seul le général Cheikh SENE, par ailleurs patron de la DNR (Direction du Renseignement National Sénégalais), était mis au parfum du séjour du « flic » français dans la capitale sénégalaise.
Les officines habituelles diplomatiques et du contre-espionnage sénégalais se sont rendus compte de la discrète visite de Bernard Emié, qu’après seulement son départ. Le Chef de l’État Macky SALL a décidé de » cloisonner » ce séjour du désormais ex-patron du renseignement français extérieur pour « convenance personnelle », glisse une source autorisée à Confidentiel Afrique.
La sécurisation des investissements français en question
Ce tête-à-tête aurait échappé même au très « sulfureux ex- espion » du Mossad, l’israélien Gabi Pérez, proche de Macky SALL, qui a établi ses quartiers depuis quelques années au Sénégal, reconverti dans le business d’achat d’équipements militaires et des tables d’écoute, qu’il met à la disposition des palais africains. Son entregent auprès des officines de renseignements extérieurs a permis à bon nombre de palais présidentiels de la sous-région de se doter de tables performantes d’écoute, dont principalement Dakar et Conakry. Selon des informations de Confidentiel Afrique, la facture de la commande d’équipements d’espionnage du palais Sékoutouréya de Conakry sous la gouvernance du déchu Alpha Condé, est estimée à 82 millions d’euros.
Dakar s’est aussi rapproché de Gabi Pérez pour se doter d’équipements sophistiqués pour blinder son système sécuritaire. Le séjour du visiteur français pas comme les autres, Bernard Emié au palais de Roume, muni de ses dernières notes à glisser au Président Macky SALL, avant son départ du boulevard Mortier, n’est pas fortuit, renseignent nos sources. Dans ses valises, trois dossiers étaient au coeur des échanges: la présidentielle du 25 février prochain, la montée en puissance des régimes putschistes dans la région du Sahel et sa reconversion dans un horizon proche dans le privé.
Bernard Emié, qui dispose d’un très béton réseau à l’international tissé durant sa riche carrière de diplomate avant d’atterrir à la Tour des Mortiers, comme patron de la DGSE de France, a formulé la grande préoccupation d’Emmanuel MACRON auprès du président sortant Macky SALL, sur la sécurisation des investissements français au Sénégal. Plusieurs fiches sur l’élection présidentielle de février 2024 sur ce sujet préoccupant ont remonté depuis les événements de mars 2021 vers le Quai d’Orsay et l’Élysée, confie une source à Confidentiel Afrique.
Quelques jours avant son départ à la tête des services secrets extérieurs français, Bernard ÉMIÉ a été remplacé par Nicolas LERNER, directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), un condisciple à l’ENA du Président Emmanuel MACRON.