En dépit des impacts économiques néfastes du conflit Russo-ukrainien et de la crise sanitaire de la pandémie de Covid-19, le Sénégal commençait à retrouver sa dynamique d’avant grâce à une économie relativement diversifiée.
Nouvelles inquiétantes sur l'économie sénégalaise
Le dernier rapport de conjoncture économique de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) publié ce mois de juillet, révèle un repli de 8,7% de l’activité du secteur tertiaire en mai 2024. Un repli qui risque d’impacter l’évolution du Pib au deuxième trimestre de 2024.
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Seulement, l’économie sénégalaise n’a pas encore retrouvé toute sa santé. Malgré une hausse dans l’activité du secteur secondaire, le tertiaire et le primaire ont connu des contre-performances.
C’est du moins ce que révèle le rapport de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee).
Le point mensuel de conjoncture de mai 2024 de la Dpee publié ce mois de juillet souligne un net repli de 8,7% du secteur tertiaire qui demeure le principal moteur de la croissance du pays.
« En mai 2024, l’activité du secteur tertiaire s’est repliée de 8,7% comparativement au mois précédent. Cette évolution est imputable aux contreperformances des activités spécialisées, scientifiques et techniques (-43,1%), des services immobiliers (-63,8%), du transport (-5,3%), des services de soutien et de bureau (-5,8%) et l’information et la communication (-1,9%) », révèle le document.
Il est toutefois observé la bonne tenue du commerce (+2,7%), de l’hébergement et de la restauration (+23,1%), des activités artistiques, culturelles, sportives et récréatives (+29,3%) et des activités financières et d’assurance (+1,3%).
Cependant, le rapport souligne que sur un an, l’activité du secteur tertiaire s’est renforcée de 4,9% au mois de mai 2024, à la faveur du transport (+6,7%), de l’hébergement et de la restauration (+13,5%), des activités financières et d’assurance (+5,3%), des services immobiliers (+3,7%), des activités spécialisées, scientifiques et techniques (+22,0%), de l’administration publique (+7,0%) et des activités artistiques, culturelles, sportives et récréatives (+46,8%).
« L’activité d’information et de communication a toutefois reculé de 11,4% sur cette période », ajoute le document.
L’activité du secteur tertiaire n’est pas la seule à connaître un repli. La Dpee indique également que le secteur primaire (hors agriculture et sylviculture) s’est légèrement contracté de 0,6%, en variation mensuelle, au mois de mai 2024.
D’après le document de la Dpee, ce recul est essentiellement imputable au sous-secteur de l’élevage (-3,3%). En revanche, le sous-secteur de la pêche s’est conforté de 11,2%, sur la période.
« Sur un an, le primaire s’est consolidé de 5,4%, en mai 2024, en liaison avec l’élevage (+9,0%). Toutefois, la pêche s’est contractée de 6,2%, sur la période sous-revue », précise le rapport.
- L’activité du secteur primaire en baisse
Si l’activité dans les secteurs primaire et tertiaire a connu une contre-performance en mai 2024, le secondaire est resté dans une dynamique de performance.
« Au mois de mai 2024, l’activité du secondaire a crû de 14,6%, en variation mensuelle. Cette performance est due, principalement, à la production de la filature, du tissage et de l'ennoblissement textile (supérieur à 100%), la construction (+26,1%), la production de l'égrenage du coton (+95,9%), la fabrication de ciment et d'autres matériaux de construction (+27,9%) et les activités extractives (+15,2%) », rapporte la Dpee.
Toutefois, la Dpee souligne que la performance de l’activité du secteur secondaire a été atténuée par la contraction de la fabrication de produits agro-alimentaires (-2,6%) et du raffinage du pétrole et cokéfaction (-25,5%).
Sur une base annuelle, la Dpee renseigne que l’activité du secondaire s’est contractée de 5,5%, en liaison avec les baisses relevées, notamment, dans la fabrication de produits agro-alimentaires (-7,6%), la production de l'égrenage du coton (-60,2%), les activités extractives (- 17,9%) et le raffinage du pétrole et cokéfaction (-48,1%).
Par ailleurs, la production de la filature, du tissage et de l'ennoblissement textile (+39,3%), la fabrication de matériels de transport (+90,0%), la construction (+5,6%), la production et distribution d'électricité et de gaz (+12,8%) et la fabrication de ciment et d’autres matériaux de construction (+6,9%) se sont bien comportées sur la période.
Ces contre-performances des activités dans les secteurs primaire et tertiaire risquent d’impacter l’évolution du Produit intérieur brut (Pib) au deuxième trimestre 2024.
Alors que le Pib au premier trimestre 2024, qui est estimé à 3 880,53 milliards de FCFA, a marqué une croissance de 2,3% par rapport au premier trimestre de l'année précédente.
Toutefois, en termes de variation trimestrielle, le Pib a diminué de 2,2% par rapport au quatrième trimestre 2023.
Avec une contribution de 1,7 point de pourcentage, le secteur tertiaire demeure ainsi le principal moteur de croissance de l’économie sénégalaise, compte tenu de son poids prépondérant et de son dynamisme.
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