Le secteur minier a été résilient au Covid-19. En 2020, les sociétés minières ont géré un flux de 1141 milliards de francs Cfa, alors que les mesures barrières et la lutte contre la pandémie sanitaire ont cloué de nombreux pans de l’économie nationale, selon les chiffres du ministère des Mines repris par Le Quotidien. Plus significative, la valeur ajoutée du secteur a atteint 4,2% du Pib de cette année, soit 595,2 milliards de francs Cfa. C’est la principale information à retenir du rapport d’analyse des données minières 2020 dont la publication a eu lieu hier.
C’est ainsi que le secteur minier a été le premier poste de recettes du Sénégal au cours de cette période sous revue. En effet, sur les 1141 milliards, les chiffres des exportations ont été calculés à 514 milliards de francs Cfa. Naturellement, c’est l’or qui a tiré ce chiffre vers le haut. En effet, 73% des exportations du secteur minier concernent l’or. Il est suivi par les minéraux lourds, tel le zircon avec 10,3%. Le phosphate est classé au 3ème rang avec 0,5%. Le principal pays partenaire du Sénégal sur les produits miniers c’est Porto Rico. La Suisse et l’Australie ferment le top 3 des pays clients du Sénégal. Qui sont au nombre de 42, selon le rapport d’analyse des données minières 2020. 92% des exportations minières du Sénégal se font qu’avec un groupe de 7 pays.
4% du Pib 2020 viennent du secteur des mines
Si le secteur minier a pu atteindre ce chiffre de 1141 milliards en 2020, les charges des entreprises y ont une part importante. «Les charges des entreprises sont évaluées à 838,9 milliards Cfa. Elles sont dominées par les achats d’intrants. Les services extérieurs représentent 21%, les charges du personnel 12%, les frais financiers et le transport 5% chacun», lit-on dans le document.
En 2020, les fournisseurs ont touché 727 milliards de francs Cfa des sociétés minières. Sur cette somme, 29%, soit 211 milliards de francs Cfa, ont été versés aux locaux, tandis que 516 milliards sont versés aux fournisseurs étrangers.
S’agissant de la création d’emplois, le rapport d’analyse des données minières 2020 relève que le secteur a employé «9508 personnes». Sur cet effectif, 1 agent sur 10 est une femme. «Les techniciens de maîtrise et ouvriers sont 42% de l’effectif, 39% de manœuvres ou ouvriers, 10% de techniciens supérieurs et 8,3% de cadres supérieurs. 95,6% des employés sont de nationalité sénégalaise et 4,4% sont des étrangers.
157 milliards de francs Cfa de salaires ont été payés en 2020. Ce montant est réparti comme suit : 105 milliards de francs Cfa pour les cadres, 14 milliards pour les techniciens supérieurs, 29 milliards de francs Cfa pour les agents de maîtrise et 9 milliards Cfa pour les ouvriers. En moyenne, ce sont 778 449 Cfa que gagne un agent par mois. Mais en réalité, le cadre est payé 3,684 millions de francs Cfa, le technicien supérieur touche 1,2 million Cfa, alors que 693 mille Cfa sont versés à l’agent de maîtrise contre 207 000 Cfa pour les ouvriers», détaille le rapport.
La production minière
Les produits miniers hors ciment, engrais et acide phosphorique sont calculés à 598 milliards de francs Cfa pour 2019 et 631 milliards en 2020, soit une progression de 5,6%, souligne le document. Le calcaire a produit 6 millions de tonnes, le basalte 3 millions de tonnes, le phosphate 2, 238 millions de tonnes, l’or 12,4 tonnes après 13 tonnes en 2019. Rien que l’or représente 387 milliards de francs Cfa sur 631 milliards d’exportation en 2020. Les régions de Thiès et Kédougou sont les principales zones minières du Sénégal avec respectivement 40 et 32 titres miniers. L’or du Sénégal est produit à Kédougou. Le phosphate à Matam et Thiès, et Dakar qui ferme la marche abrite les cimenteries. «Toute l’acide phosphorique produite au Sénégal est vendue à l’étranger, alors que 77% du ciment produit sont vendus au marché local et 50% pour les engrais», souligne le rapport.
En 2020, 7,09 millions de tonnes de ciment ont été produites contre 440 mille tonnes d’acide phosphorique et 188 mille tonnes d’engrais. Les entreprises minières sont productrices d’électricité avec 424 mille giga valorisés à 34 milliards de francs Cfa. L’or a une réserve prouvée de 25 millions de tonnes.
Les dépenses sociales ont bondi entre 2019 et 2020. La pandémie sanitaire en est la principale cause, selon le document.
En 2019, 3,8 milliards de francs Cfa avaient été investis par les sociétés minières dans les dépenses sociales contre 6,2 milliards en 2020. La santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement sont les principaux secteurs récepteurs de cette dépense.