Ancien militaire, M. Camara est attrait à la barre du tribunal de Thiès par la mère de sa fille. Selon les infos de L'OBS, il lui est reproché d’avoir fait subir à cette dernière, agression sexuelle et viols répétés. A Camara est une fille naturelle qui a très tôt cherché à tisser des liens avec son père. Avec la bénédiction de sa grand-mère qui en a la garde. Ses allers et retours fréquents au domicile de son père, n’ont jamais éveillé le moindre soupçon. Jusqu’à ses 5 ans. Des aveux même de la fille, c’est à partir de cet âge que son calvaire débute.

Son père commence à lui faire subir d’abord des agressions sexuelles qui laissent des stigmates sur son sexe. Des lésions qui font tiquer sa mère qui, en aparté, demande des explications. En vain, la petite fille ne veut rien dire. Mais sa mère, qui use de violence, finit par lui faire cracher le morceau. C’est son père, révèle-t-elle, qui l’agresse à cet endroit. Une information que la mère décide, contre toute attente, de taire, "par peur d’être la risée du quartier". Tout juste met-elle en garde son ancien amant sur ses pratiques pédophiles. Six années passent durant lesquelles A. Camara continue ses visites chez son père et aussi de subir ses assauts sexuels dans le silence.

Elle a 11 ans lorsque son géniteur passe à l’étape supérieure. «C’est à cet âge que mon père m’a violée pour la première fois», avoue-t-elle au tribunal. Ces rapports sexuels imposés se seraient ensuite répétés jusqu’à ses 15 ans. Jusqu’au jour où la jeune ado fugue et trouve réconfort dans un bâtiment en chantier. Là, elle laisse parler son chagrin et confie au maçon, qui s’y trouve, ses malheurs. L’homme l’accompagne alors voir sa mère pour lui répéter ses confessions. Mise devant le fait accompli, cette dernière, devant les dénégations du présumé coupable, décide de lui tendre un piège dans le but de recueillir des preuves.
Quelque temps après, elle suit sa fille lorsque cette dernière formule l’intention de se rendre chez son paternel. «Après son départ, j’ai suivi ses pas pour aller les surprendre. Arrivée à la porte de la maison, j’ai enlevé mes chaussures pour ne pas faire de bruit. Je suis allée discrètement dans la chambre et je les ai trouvés à moitié nus. Le père était en caleçon et sa fille avait la robe soulevée jusqu’au seins. Il était sur le point d’entretenir des rapports sexuels avec elle», témoigne-t-elle. A l’hôpital, la consultation révèle une déchirure hyménale ancienne.

Munie de ce certificat, la mère saisit la police d’une plainte pour viol, pédophilie et détournement de mineure. Inculpé puis placé sous mandat de dépôt en 2021, l’accusé est jugé ce mardi 25 mars par la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Thiès. La fille a confié que son père qui lui rasait l’entrejambeDevant la barre, l’ancien militaire a nié en bloc les accusations. «Je n’ai jamais violé ma fille. C’est un complot monté contre moi. Elle venait fréquemment me rendre visite, mais je n’ai jamais couché avec elle», a déclaré M. Camara qui a fait face à sa fille et supposée victime.
Cette dernière n’a jamais varié dans ses déclarations. Son père la forçait à entretenir des rapports sexuels à chaque fois qu’elle se rendait chez lui pour lui demander de l’argent. «C’est le seul homme avec qui j’ai eu des rapports sexuels. Cela me faisait mal, mais je ne pouvais pas en parler à ma mère par peur de créer un conflit entre eux», a-t-elle confié à la barre. Détail troublant, la fille a confié que c’était son père qui lui rasait l’entrejambe. Le procureur de la République a demandé 15 ans de réclusion criminelle. L’affaire est mise en délibéré pour être vidée le 14 avril prochain.
Source : L'OBS