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Législatives/Macky Sall a tranché : il va battre campagne depuis le Maroc (JA)

Selon plusieurs sources concordantes, Macky Sall aurait choisi de diriger sa campagne depuis le Maroc, à distance, par crainte d'éventuelles poursuites judiciaires une fois de retour sur le sol sénégalais. Révélations faites par Jeune Afrique.
Macky-Sall-4 (1)
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Désigné tête de liste de la coalition de l’opposition Takku Wallu Sénégal pour les législatives anticipées du 17 novembre prochain, le retour de Macky Sall au Sénégal est fortement annoncé pour diriger sa campagne..

Jeune Afrique a annoncé que l'ex chef de l'Etat s’apprête à mener campagne tout en évitant de… se rendre au pays. Un choix dicté par la crainte, d’après les informations de JA confirmées que le régime en place, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, ne profite de son retour pour engager des procédures judiciaires contre lui.

Les accusations portées contre Macky Sall incluent la falsification des chiffres relatifs à la dette publique, ainsi qu’un audit sur des contrats de marchés publics signés sous son mandat.

Récemment, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont initié un audit pour réexaminer un contrat signé sous le régime de Macky Sall en faveur de la gendarmerie sénégalaise. Cette initiative s'inscrit dans un contexte de dénonciation des "contrats léonins", souvent perçus comme désavantageux pour l'État et favorisant des intérêts privés au détriment du bien public.

Par ailleurs, il y a quatre jours, la ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration africaine, Yacine Fall, a publié un communiqué en réaction à une altercation impliquant l'ancien président Macky Sall et une citoyenne sénégalaise. Selon plusieurs observateurs, cette déclaration a été interprétée comme une prise de position explicite contre l'ex-président, accentuant les tensions politiques déjà vives.

Malgré tout, Yoro Dia, un proche conseiller de Macky Sall, réfute ces accusations et affirme que l’ancien président n’a pas peur de revenir. Pour Dia, la panique est du côté de Diomaye Faye et Sonko, qui redoutent l’influence que pourrait encore exercer Macky Sall s’il revenait en campagne sur le territoire national.

Selon ses proches interrogés par Enquête, Macky Sall ne revient pas seulement par crainte judiciaire, mais également par respect d'une tradition républicaine bien ancrée au Sénégal, qui veut que les anciens présidents s’installent à l’étranger après leur mandat pour ne pas gêner leurs successeurs.

Ce fut le cas de Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf, qui se sont retirés respectivement en France et sur la scène internationale. En bon républicain, Macky Sall respecterait donc cette coutume.

Yoro Dia va même plus loin en affirmant que Macky Sall se présente comme un « chevalier républicain » face à un pouvoir qui, selon lui, « n’a pas de code d’honneur républicain ». Cette rhétorique vise à présenter Macky Sall comme un ancien chef d’État respectueux des institutions et de la continuité démocratique, en opposition à ses successeurs, accusés de vouloir instrumentaliser la justice pour régler des comptes politiques.

Au-delà des risques judiciaires, le retour de Macky Sall au Sénégal pourrait exacerber d’autres tensions, notamment avec l'ancien Premier ministre Amadou Ba, dont les relations avec l'ex-président se sont détériorées à la veille des élections présidentielles. Bien que les raisons exactes de cette discorde demeurent floues, certains observateurs avancent que Ba aurait promis des accords à des entreprises françaises sans en informer Macky Sall, alimentant ainsi leur rupture.

Par ailleurs, le collectif des victimes des manifestations de mars 2021 et de juin 2023 appelle à la justice pour les pertes humaines survenues sous le régime de Macky Sall. Ce collectif a déjà saisi une instance des Nations Unies en juin dernier pour réclamer une enquête internationale sur ces événements.

Pour ces militants, l’arrestation de Macky Sall serait une « demande sociale » nécessaire à la réconciliation nationale. Ce groupe pourrait donc intensifier ses actions, voire se radicaliser, en cas de retour de l’ancien président.

En effet, ce facteur de risque pour Macky Sall est la pression internationale exercée par le collectif des victimes des manifestations réprimées sous son régime. Ce groupe, dirigé par Boubacar Seye, a recueilli plus de 14 000 signatures pour une pétition demandant aux autorités sénégalaises d’émettre un mandat d’arrêt international contre Macky Sall.

La plainte déposée auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme reflète la volonté du collectif de pousser la communauté internationale à intervenir et à exiger justice pour les victimes.

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