Le texte qui vaut au Secrétaire général de Pastef ses déboires est très ordinaire dans une démocratie normale. La nôtre est défigurée. Les piliers qui devaient la sauver sont à terre. La Justice est entre les mains de l’Exécutif qui agit à sa guise. Il y a maldonne. Faye est coupable d’avoir écrit sur sa page Facebook que « certains magistrats, une infime minorité, se sont donnés comme mission d’égorger, de dépecer et de servir de la viande fraîche d’opposants politiques au Président Macky Sall pour qu’il décide, selon ses manies et ses phobies, à quelle sauce il voudrait les manger ». Rien d’extraordinaire.
Bassirou Diomaye Faye sous mandat de dépôt. C'est la décision du Parquet si prompt à envoyer en prison les récalcitrants supposés ou réels. Pourtant, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat.
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La justice sénégalaise a démissionné depuis longtemps. C’est un juge démissionnaire qui est à l’origine de cette expression. Ibrahima Déme s’insurgeait ainsi contre la dépendance de la justice. Faye n’a pas dit autre chose. Il a mis la plume, le couteau sur la plaie. D’autres comme lui ont trouvé curieuse cette précipitation liée à ce procès en appel programmé alors qu’ Ousmane Sonko l’un des protagonistes avait jusqu’au 29 avril 2023 pour interjeter appel de la décision le condamnant. Un « procès contre l’éligibilité du Président Ousmane Sonko » qu’il dénonce avec véhémence. Avant de mettre en garde : « ce comportement dommageable à la compétition politique démocratique et inclusive et à la paix civile au Sénégal doit cesser ».
Le texte a été repris par son leader Ousmane Sonko qui a demandé à ses militants de « partager la publication ». Il ne sera pas arrêté par c’est gros de risques. D’autres qui ont dit pire ne sont pas inquiétés. La justice marche à deux vitesses. Elle est à l’origine de nos malheurs.