Les faits qui remontent au début du mois de novembre, renseignent que A. Top qui sous-louait A. Diallo était le cerveau d’un groupe de proxénètes qu’elle entretenait dans son domicile à Grand-Yoff. Son activité a été connue lorsqu’elle a voulu en découdre avec une de ses collaboratrices qui a décidé de saisir les enquêteurs après une altercation avec celle-ci. Devant la barre, l’accusée approuve les faits de proxénétisme, mais réfute les coups et blessures volontaires sur A. Diallo et s’explique.
« Oui je les (A. Diallo et A. Souaré) ai logées et elles me payaient en contrepartie sur les activités qu’elles mènent chez moi. Pour le cas de A. Diallo, on s’est battu et on nous a séparées, je ne lai pas blessée. Je lui ai loué une chambre depuis 2 ans, elle me payait 125.000 Fcfa », a déclaré la femme mûre.
Poursuivi pour les mêmes faits de proxénétisme sur la personne de A. Diallo et de coups et blessures volontaires, M. Goudiaby, entrepreneur de son état a nié les accusations portées à son encontre. « Je fréquentais A. Diallo. Elle était ma petite amie. J’ignorais qu’elle se prostituait », a-t-il confié au juge. Sur les Cbv, le prévenu a juré n’avoir jamais touché la plaignante qui, relève-t-il, s’est battue avec A. Top.
Interrogée, cette dernière a déchargé le sieur Goudiaby. « M. Goudiaby ignorait ce que les filles faisaient comme activité ». Elle sera vite démentie par A. Souaré, la vingtaine incriminant ainsi M. Goudiaby comme étant de connivence avec A. Top dans cette activité qu’elle pratique. « C’est M. Goudiaby qui cherchait les clients et les orientait. C’est lui qui répondait à tous les appels téléphoniques des clients », a soutenu la jeune fille domicilié à Grand-Yoff. Selon elle, même l’argent qu’elles gagnaient dans leur activité était restitué à M. Goudiaby.
« Dès fois, il nous donnait même les positions à adopter avec les clients », a ajouté la jeune fille. Il ressort aussi du procès verbal d’enquête que M. Goudiaby se chargeait également de faire des annonces sur les réseaux sociaux et sites de rencontre pour une meilleure visibilité dans l’activité de prostitution.
Les enquêteurs ont relevé 6 téléphones simples qui servaient à répondre aux clients et un téléphone de marque Tecno Camon19 qui servait à faire les annonces sur la toile et dont le sieur M. Goudiaby se servait selon l’enquête préliminaire. Ce dernier a confié que l’appareil appartenait à A. Top et qu’elle le lui avait prêté.
« Je n’ai jamais vu d’annonces sur ce téléphone », s’est défendu le prévenu. Dans son réquisitoire, le maître des poursuites a considéré que les faits reprochés aux trois (3) mises en cause sont constants. Sur les Cbv, il accorde à M. Goudiaby le bénéfice du doute en incriminant A. Top mais relativement aux faits de proxénétisme, le procureur a approuvé la culpabilité de tous les trois prévenus. Il a demandé au tribunal de les déclarer coupables et de les condamner à telle peine qui conviendrait à la juridiction.
La défense a plaidé la clémence pour A. Top pour sa bonne foi. Pour le cas de M. Goudiaby, l’avocat s’est interrogé sur le fait que le procureur s’est appuyé sur un portable pour demander sa condamnation. Pour le conseil, des éléments objectifs prouvent à suffisance que M. Goudiaby ne peut être poursuivi pour les faits de proxénétisme.
L’avocat de A. Souaré a plaidé pour une peine d’avertissement. Il fonde son argumentaire sur le fait que sa cliente ignorait qu’une carte sanitaire était nécessaire pour s’activer dans le métier de prostitution. Dans son verdict, le tribunal a relaxé M. Goudiaby des délits de Cbv et proxénétisme au bénéfice du doute. Cependant, il a reconnu coupables A. Top et A. Souaré des faits de proxénétisme. Elles ont respectivement écopé de 3 mois et 1 mois ferme d’emprisonnement.