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Mortalité infanto juvénile au Sénégal : ce que disent les chiffres

D'après l'enquête démographique et de santé continue 2023, le risque de mortalité infanto-juvénile, (décès avant l’âge de cinq ans), est estimé à 40%
Bébé Sénégal
Bébé Sénégal

L’Enquête démographique et de santé continue révèle, pour la période 2018-2023 que le risque de mortalité infantile est estimé à 31 décès pour 1000 naissances vivantes ; c’est-à-dire qu’environ trois enfants sur 100 décèdent avant d’atteindre leur premier anniversaire. Quant aux composantes de la mortalité infantile, elles se situent à 23‰ pour la mortalité néonatale (avant d’atteindre un mois exact) et à 8‰ pour la mortalité post-néonatale (entre 1 mois exact et avant d’atteindre le premier anniversaire). Le risque de mortalité juvénile est estimé à 9‰.

Globalement, le risque de mortalité infanto-juvénile, c’est-à-dire le risque de décès avant l’âge de cinq ans, est estimé à 40‰. Autrement dit, sur 1000 naissances vivantes, 40 n’atteignent pas leur 5ème anniversaire. Parmi les femmes de 15–49 ans ayant eu une naissance vivante et/ou un mort-né au cours des deux années précédant l’enquête, la quasi-totalité (97%) ont reçu des soins prénatals dispensés par du personnel qualifié. Plus des deux-tiers des femmes ont effectué au moins quatre visites prénatales (68%).

Le pourcentage de femmes ayant effectué quatre visites prénatales ou plus est plus faibles chez les femmes âgées de moins de 20 ans à la naissance de l’enfant que parmi les plus âgées (63% contre 66% et 70%). Parmi les femmes du milieu urbain, 72% ont effectué quatre visites prénatales ou plus contre 66 % en milieu rural. Le pourcentage de femmes ayant effectué quatre visites prénatales ou plus varie de 50% dans la région de Matam à 77% dans celle de Kaolack.

Le pourcentage de femmes ayant effectué quatre visites prénatales ou plus augmente avec le niveau d’instruction, passant de 63% chez les femmes n’ayant aucun niveau d’instruction à 77% chez celles ayant le niveau moyen/secondaire ou plus. 

Les chiffres des accouchements entre 2005 et 2023 

Entre 2005 et 2023, le pourcentage de naissances dont l’accouchement a eu lieu dans un établissement de santé a nettement augmenté, passant de 63% à 92%. Dans la même période, le pourcentage de naissances dont l’accouchement s’est déroulé avec l’assistance de personnel considéré comme étant qualifié a aussi augmenté, passant de 53% à 94%. Une grande proportion de décès maternels et néonatals survient au cours des premières 24 heures après l’accouchement.

Les soins postnatals précoces sont importants pour la mère et le nourrisson pour traiter les complications de l’accouchement. L’Organisation mondiale de la Santé (Oms) recommande que les femmes reçoivent des soins postnatals dans les 24 heures qui suivent l’accouchement. Parmi les femmes qui ont eu une naissance vivante dans les deux ans précédant l’enquête, 83% ont eu des soins postnatals au cours des deux premiers jours après la naissance.

La proportion de femmes ayant eu une naissance vivante au cours des deux dernières années précédant l’enquête et qui ont reçu des soins dans un délai de deux jours après l’accouchement est plus élevé en milieu urbain (88%) qu’en milieu rural (80%). La couverture en soins postnatals varie de 50% dans la région de Matam à 94% dans celle de Dakar. 

18% des enfants de moins de 5 ans présentent un retard de croissance ou une malnutrition chronique 

Au Sénégal, 18% des enfants de moins de cinq ans présentent un retard de croissance ou une malnutrition chronique ; 4% des enfants présentent un retard de croissance sévère. En outre, l’émaciation touche 10% des enfants et 1% sous la forme sévère. Enfin, l’insuffisance pondérale affecte 16% des enfants de moins de cinq ans, 3% ayant une insuffisance pondérale sévère. À l’opposé, 1% d’enfants ont une surcharge pondérale. La prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans a diminué depuis 2015, passant de 21% à 18%.

Par contre, celle de l’émaciation a légèrement augmenté, passant de respectivement 8% à 10%. Dans la même période, la prévalence du surpoids a diminué. Globalement, les niveaux de malnutrition sont plus élevés en milieu rural qu’en milieu urbain : le retard de croissance touche 21% des enfants du milieu rural contre 12% de ceux du milieu urbain. En milieu rural, 12% des enfants sont émaciés contre 7% en milieu urbain ; par contre, l’excès pondéral est plus répandu parmi les enfants du milieu urbain que parmi ceux du milieu rural (2 % contre 1 %).

La prévalence du retard de croissance varie de 28% dans la région de Kaffrine à 10% dans celles de Dakar et de Ziguinchor. Dans la région de Tambacounda, 10% des enfants présentent un retard de croissance sous la forme sévère. La proportion d’enfants présentant un retard de croissance est plus élevée chez les enfants dont la mère n’a aucun niveau d’instruction (19%) que chez les enfants dont la mère a un niveau primaire (17%) et chez ceux dont la mère a un niveau moyen/secondaire ou plus (13%).

4% des femmes de 15-49 ans ont effectué un test de dépistage contre le Vih contre 1% des hommes 

Les pourcentages de jeunes femmes et de jeunes hommes de 15–24 ans qui ont une connaissance des moyens de prévention du Vih sont plus élevés en milieu urbain (22% parmi les femmes ou les hommes) qu’en milieu rural (12%). La connaissance des moyens de prévention du Vih augmente avec le niveau d’instruction, passant, chez les femmes, de 7% parmi celles n’ayant aucun niveau d’instruction à 24% parmi celles ayant le niveau moyen/secondaire ou plus.

Chez les hommes, ces pourcentages sont respectivement de 9% et de 27%. Les résultats par région révèlent que c’est dans la région de Dakar que le pourcentage de femmes (28%) et d’hommes (29%) qui connaissent les moyens de prévention du Vih est le plus élevé. Il est plus faible à Tambacounda pour les femmes et à Sédhiou pour les hommes (2% dans les deux cas). Parmi les femmes de 15–49 ans, 4% ont déclaré avoir effectué un test de dépistage au cours des 12 derniers mois et reçu les résultats. Parmi les hommes de 15–49 ans, ce pourcentage est de 1%; 

Moins de 1% des femmes de 15-49 ans ont eu deux partenaires ou plus… 

Dans l’ensemble, au cours des 12 mois précédant l’enquête, moins d’un pour cent des femmes de 15–49 ans ont eu deux partenaires ou plus et 2% ont eu des rapports sexuels avec un partenaire non régulier. Parmi les femmes ayant eu au cours des 12 derniers mois, deux partenaires ou plus, 14 % ont déclaré avoir utilisé un condom lors de leurs derniers rapports sexuels. Le pourcentage d’utilisation du condom est de 29% parmi celles ayant eu des rapports sexuels avec un partenaire non régulier. Parmi les hommes de 15–49 ans, ces pourcentages sont respectivement de 7%, 9%, 23%, et 72%.

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