L'étude porte sur le lien entre les émissions de CO2 et la santé (décès dus à certaines maladies) des populations au Sénégal en recourant à une analyse des élasticités. Les élasticités sont définies comme le pourcentage de variation des maladies (AVC, infections des voies respiratoires inférieures, cardiopathie ischémique, broncho-pneumopathie chronique obstructive) et le pourcentage de variation des émissions de CO2.
Le Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Émergent (BOS-PSE) a mené une étude sur les impacts des émissions de CO2 et la santé des Sénégalais.
Lire Aussi
Les résultats montrent qu'une augmentation de 1% des émissions de CO2 entraine une hausse des décès de 0,22% dus aux accidents cardio-vasculaires cérébrales (AVC).
Les émissions au CO2 entrainent aussi un taux de décès de 0,23% dus aux infections des voies respiratoires inférieures ; 0,3% dus à la cardiopathie ischémique ; 0,14% dus à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
Sur la période 2023 - 2031, la hausse des émissions de CO2 provoquerait une hausse, en moyenne annuelle, des décès (pour 1 000 habitants) liés aux AVC de 0,075% ; aux infections des voies respiratoires inférieures de 0,141%, à la cardiopathie ischémique de 0,184%, à la BPCO de 0,086%’’, renseigne l'étude dévoilée par le coordonnateur du pôle de suivi des impacts socio-économique du BOS, Baye E. Guèye.
L'étude a aussi analysé es impacts de mesures incitatives pour la réduction des émissions de Gaz à effet de serre (GES) dans le transport routier au Sénégal.
Les recommandations de l’étude
Au vu de tous ces résultats, l'étude recommande des réformes clés, la mise en place d’une norme d'émission au Sénégal pour les émissions de polluants et le cadre de gouvernance y afférent, de rendre obligatoire le relevé des émissions de polluants lors de la visite technique des véhicules, d’appliquer une taxe annuelle dénommée assurance carbone pour les véhicules dépassant la norme d'émission, de réformer le cadre légal et réglementaire pour l'homologation des véhicules électriques et hybrides.
Elle souhaite aussi la réalisation d’une Étude d'impact environnemental et social pour l'introduction des véhicules hybrides au Sénégal. Les experts du BOS recommandent aussi de revoir le statut du Centre de Gestion de la Qualité de l'Air (CGOA) et de renforcer ses moyens financiers et humains, afin de renforcer les données sur la qualité de l'air.
Ils souhaitent la mise en place d’une stratégie pour la recharge des véhicules électriques, la promotion du statut de chauffeur professionnel par la délivrance d'un certificat d'aptitude professionnelle à la conduite des véhicules de transport public de voyageurs, de marchandises et d'engins, en mettant en place un programme de formation complémentaire intégrant des modules de conduite écologique et sécuritaire, de renforcer les capacités des transporteurs pour mieux prendre en compte les transitions du secteur, d’instaurer un cadre de régulation permettant de faire correspondre l'offre à la demande pour accompagner le projet de renouvellement des gros porteurs et d’institutionnaliser la lettre de voiture pour lutter contre la surcharge et concurrence déloyale.
L’étude préconise aussi d’actualiser le mémento sur les transports terrestres dont l'objectif principal est de mettre en place et développer les outils de connaissance et d'information nationale sur le transport afin de fournir une vision la plus large et la plus précise possible du transport de marchandises et des déplacements de voyageurs au Sénégal, entre autres.