Déperdition scolaire à Pikine-Guédiawaye : un taux de 17,3 % qui inquiète

La déperdition scolaire devient de plus en plus inquiétante dans la banlieue de Dakar, en particulier à Pikine et à Guédiawaye. Elle constitue une source majeure qui gangrène le système éducatif.

Lycée

En effet, les filles constituent l’une des cibles les plus exposées à la déperdition scolaire et à l'abandon de l'école, même si ce sujet concerne toutes les couches. Elles sont plus souvent victimes de la pauvreté, des violences familiales, confrontées à des cas de mariages précoces, voire forcées. La question du maintien des filles à l’école rencontre de nombreux obstacles.

Ainsi, le taux de la déperdition scolaire ne cesse de monter. Un fait qui pousse Alimatou Sar, point focal de l'Association des juristes sénégalaises (AJS) à s'indigner de l'indifférence des voix autorisées. Se faisant l'avocate des victimes, elle n'y va pas par quatre chemins pour déverser sa bile.

« La déperdition scolaire est plus récurrente chez les jeunes. Parmi les causes, on peut citer la pauvreté, les violences familiales et les divorces. Sans oublier la violence basée sur le genre. Parfois, l'enfant est exploité par la famille ; certains travaillent à bas âge. Au-delà de tous les problèmes en plein milieu scolaire, les divorces perturbent les écoliers. Un enfant qui ne vit pas avec ses parents aura des difficultés pour travailler à l'écoute. Il faut que tout monde mène le combat. Les enseignants doivent aussi être vigilants sur l'aspect psychologique des élèves », a-t-elle plaidé.

Concerné par le sujet, Abdoulaye Dème aborde dans le même sens. « J'ai abandonné les études dès le bas âge, car j'étais seul à la maison familiale. J'étais obligé de quitter l'école afin de prendre en charge les besoins de mes parents. Subitement, un cauchemar vient s'ajouter dans ma vie, avec mon père victime d'un accident vasculaire cérébral. Je n'avais plus le choix », nous explique le jeune homme.

Des milliers d’enfants ont encore du mal à rester à l'école dans la banlieue, avec un taux d'abandon de 17,3 %. Des chiffres qui préoccupent l'AEMO (Action éducative en milieu ouvert). Cette structure, qui dépend du ministère de la Justice, précisément de la Direction de la Protection judiciaire et sociale (DPJS) reconnaît qu’il y a des problèmes. Elle assure la mission de protection judiciaire et sociale de la jeunesse.

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Selon Sarr Matou Sougou, la cheffe de service départemental de l'AEMO/Guédiawaye et coordinatrice de la plateforme de prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité, il faut des appuis scolaires pour avoir un bon cursus.

« Nous travaillons en étroite collaboration avec l’IEF et l’IA. Surtout, nous exhortons la mise en place de cantines scolaires qui sont à la portée de la bourse des familles. Doter en nombre de kits scolaires et surtout des livres au programme. Surtout enlever les frais d’inscription au public, même si c’est modique. En banlieue, la plupart des familles ont des problèmes de survie. Elles doivent ramener aussi des assistants sociaux au niveau scolaire pour prévenir les violences. Il y a deux centres de sauvegarde à Dakar : le centre de sauvegarde de Pikine-Guédiawaye et le centre de sauvegarde de Camberène. Chaque année, nous plaçons plus de 1 700 enfants qui sont intégralement pris en charge », a expliqué Mme Sougou.

Pour stopper ce fléau qui a connu une montée fulgurante dans la banlieue, le psychologue conseiller Ibrahima Ndao montre la voie à suivre. « Pratiquement, par rapport à la culture parfois, les gens ne trouvent pas le sens de poursuivre les études, vu le taux d'échec. D'autre part, les projets scolaires ne sont pas conformes aux projets professionnels ».

Notre interlocuteur ajoute : « Il y a le Centre national de l'orientation scolaire et professionnelle de Pikine-Guédiawaye qui peut redonner espoir aux élèves à se construire. Et pour les élèves qui ont déjà quitté l'école, le centre les accompagne par rapport à des projets spécifiques, mais aussi la réintégration au niveau des écoles. Même les chefs d'établissement sont préparés psychologiquement afin de réduire le taux de la déperdition scolaire».

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