Le gros de la troupe est composé de moutons… de Panurge dont le destin est de suivre sans broncher, sans réfléchir des leaders politiques qu'ils croient immortels et sans défauts. De la première à la douzième législature, les choses n'ont pas évolué. Du moins dans le bon sens. Elle stagne et fait des bonds en arrière. Ce qui s’est passé avec l’agression d’une députée n’est qu’une continuation d’une logique de violences qui a été déclinée depuis lors sous toutes ses formes. Elle a été le marqueur de cette treizième législature qu’on espérait de rupture.
L'Assemblée nationale a été un vaste enclos de gladiateurs. Cela, depuis longtemps. Même si de brillantes personnalités y étaient visibles, y sont toujours visibles et font un travail remarquable.
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Elle a été verbale, brutalement verbale. Là, elle est devenue physique. Une femme excessive certes cette parlementaire Aminata Ndiaye Gniby. Mais on ne saurait soigner l’excès par l’excès, la violence par la violence. Ces députés qui ont violenté leur collègue sont en plein dans la bêtise. Ils ne sont pas dignes de leur rang de représentants d’un peuple qui les a choisis parmi tant de Sénégalais. Eux préfèrent se comporter comme de véritables gamins. Même les gamins apprennent à régler leurs contentieux hors de toutes formes de violences. Ils grandissent et sont doués de raison à force de suivre les bons exemples. Le désespoir prend de plus en plus la place de la raison. Nous Vivons ici dans la déraison.
« À compter de ce vendredi 02 décembre, j'ai décidé d'observer une grève de la faim pour dénoncer mon enlèvement sur les allées Papa Gueye Fall, ma séquestration et ma torture psychologique dans les locaux de la Sûreté Urbaine, mon emprisonnement injuste et arbitraire à la prison de Sébikotane ». Le journaliste Pape Alé Niang qui réagit ainsi a perdu tout espoir de libération immédiate. Il est à son 29 éme jour de prison. Pourtant, il doit être libéré. La place d’un journaliste qui n’a ni violé, ni volé, n’est pas la prison.