Parler tout de go d'un empoisonnement d'Amadou Gon Coulibaly et d’Hamed Bakayoko, tous deux respectivement Premier ministre et dauphin du président, est d'une irresponsabilité sans nom. Un langage de la rue indigne d’un responsable politique, d’un responsable tout court. M. Diop, président du groupe parlementaire Yewwi Askan wi, personnalité de premier plan d’un parti dont le leader est le plus grand opposant du régime et maire de Thiès Nord, n’a pas assez mesuré la portée de ses propos. Il a merdé. Il a tort d’accuser de façon si légère un président d’un autre pays. Un langage digne d’un charretier. Nous prenons à la légère la prise de parole en public.
En évoquant la Côte d'Ivoire et Alassane Ouattara, le scénario de son « retour » après avoir indiqué qu'il ne briguera pas un troisième mandat, Biram Souley Diop n'a pas donné un mauvais exemple. Mais l'approche est bancale. Elle se fonde sur des informations approximatives, non vérifiées, bref des rumeurs colportées ça et là.
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Les acteurs publics surtout doivent éviter d'improviser. Ils ont les moyens de s'entourer de conseillers et non de larbins. Ils ont aussi intérêt à être humbles. Tant que ça marche, on pense que c'est facile. Mais un jour, tout s'effondre à cause d’un détail, d’une négligence coupable. Il est inutile de l’arrêter. Il faut qu'on évite de judiciariser l'espace public. C'est ce qui est à l'origine de nos drames. Il a commis une bêtise. L’indignation est à la hauteur de la faute. Il s'est excusé. Et la page doit être tournée après une explication de texte.