Lui-même avait évoqué un aperçu des éventuelles réactions des uns et des autres. En cas de renoncement : du désordre dans son camp avec des ambitions qui vont se manifester et contester chemin-faisant son leadership. Il avait beaucoup insisté sur le fait que les gens ne travailleraient plus.
Macky Sall a sans nul doute une claire conscience de ce qui l'attend au moment où il décidera de se prononcer sur la fameuse troisième candidature.
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Si par contre, il répondait par l’affirmative avec un acquiescement pour le mandat de trois, de fortes secousses seraient ressenties dans le pays avec des manifestations violentes comme c’était le cas sous Abdoulaye Wade après son "wax waxeet" retentissant.
Lui Macky parle bien en connaissance de cause car étant parmi les principaux pourfendeurs du reniement de celui qui allait être son prédécesseur. Il a dû mesurer l’engagement des populations sénégalaises qui ont déversé dans les rues une colère recuite. Dés lors le « ni oui ni non » de Sall en décembre 2020 face à la presse était justifiable, du moins il a convaincu beaucoup de ses compatriotes même si d’autres y voyaient une certaine condescendance.
Maintenant que nous sommes en 2022, le chef de l’Etat a encore beaucoup d’informations, beaucoup plus d’outils pour faire une analyse correcte de la situation. Du « ni oui ni non » à aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous le tunnel qui mène à son domicile de Mermoz.
D’abord une grave crise de massage en février-mars 2021 qui a mis en exergue une colère de jeunes et moins jeunes qui ont crié, cassé et pleuré. Ensuite des élections locales marquées par une percée de l’opposition dans de grandes villes surtout à Dakar la capitale. Enfin, des élections législatives aux résultats inédits. Le pouvoir n’est plus seul maître dans une Assemblée nationale qui était souvent unicolore.
Macky a vraiment toutes les cartes en main pour faire le bon choix, comme semble le suggérer Ibrahima Sène, un de ses alliés.