Ce qui ne serait qu'une suite logique de la marche des choses. L'urgence de faire revenir le poste de Premier était signalée depuis le 24 novembre 2021 en Conseil des ministres. La machine a été mise en branle. Ce qui a abouti à l' adoption par l’Assemblée nationale le 10 décembre du projet de loi rétablissant la fonction de Premier ministre. Les explications sont revenues pour renforcer cet nouveau choix. Nous ne sommes plus à l'heure du "fast-track", "Na bar" en wolof, pour justifier la mise à l'écart d'une primature jugée inefficace après la victoire en 2019.
Ils sont nombreux à penser comme Birahim Seck du Forum Civil que le président de la République "doit respecter la cohérence constitutionnelle, en nommant un Premier ministre et se conformer à la nouvelle architecture institutionnelle."
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Les éléments de langage sortent pour dire le contraire. « Cette restauration, qui vient ainsi adapter l’organisation du pouvoir exécutif à un nouvel environnement économique et sociopolitique, s’accompagne d’une nécessaire requalification des rapports entre l’exécutif et le législatif, notamment la réintroduction de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale et le pouvoir de dissolution de celle-ci, dévolu au Président de la République », notait le communiqué du Conseil des ministres annonciateur de la « bonne nouvelle ».
Le « maître des lieux » mettait en exergue « une lourdeur de sa charge » de président de l’Union africaine entamée en janvier 2022. Et il lui serait difficile de s’occuper du Sénégal « au quotidien ». Le constat jure d’avec ses arguments réitérés et répétés comme un leitmotiv par ses partisans.
Le président est toujours là sur le terrain. Il ne se précipite plus en dépit de ses nouvelles « activités africaines ». Plus rien ne presse. Ce pays marche…sur la tête.