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La position de « neutralité » du Sénégal sur la crise en Ukraine aux Nations Unies, suit la logique de celle de l'Union Africaine (Ua) aujourd'hui dirigée par Macky Sall chef de l'Etat du Sénégal.
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Le premier communiqué de l'instance africaine relative à cette guerre, indiquait clairement une certaine neutralité. L'UA mettait dos à dos les deux parties alors que c'est évident que c'est la Russie qui a envahi un autre pays. On sentait une volonté de ne pas froisser la puissance russe. Aujourd'hui, si le Sénégal s'aligne ce serait qu'une suite logique. Il applique un principe très connu dans les relations internationales et popularisé par de Gaulle : les États n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts. L'autre principe aussi est cette dose de cynisme et de froideur pour préserver des intérêts.
Le Sénégal montre ainsi qu'il ne peut pas s'aligner avec l'Occident sur toutes les questions. Il est sur la même longueur d’ondes que le Mali et d’autres pays comme la Centrafrique qui se singularisent ces derniers temps par leur coopération si intime avec la Russie. Wagner, la société russe vertement critiquée par les Occidentaux, a « fait ses preuves » du côté de Bangui et veut jouer un grand rôle dans la sécurisation du Mali. Au Sénégal, la Russie est aussi présente surtout au niveau du Renseignement.
L’administration Poutine est donc un partenaire très présent en Afrique. Elle se montre utile et efficace surtout sur les questions sécuritaires. Comme la Chine, elle s'intéresse très peu aux questions liées aux droits de l'homme et à la démocratie en Afrique. Mais beaucoup de pays africains trouvent leurs comptes dans cette coopération. A l’heure du choix des Africains, le cœur a balancé. La raison a pris le dessus sur les sentiments. Des choix mesurés.