Gambie : Ousmane Sonko jugé pour crimes contre l'humanité !

Un procès hors normes s'ouvre lundi matin devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone en Suisse : celui de l'ancien ministre de l'Intérieur de Gambie, Ousmane Sonko. Après son arrestation à Berne en 2017, il comparaît devant la justice suisse pour une longue série de crimes contre l’humanité.

palais-de-justice-gambie

Ousmane Sonko avait été interpellé à la suite d'une plainte de l'ONG TRIAL, qui avait dénoncé la présence de l'ex-ministre dans un centre de requérants d'asile à Lyss, près de Bienne (BE) où il aurait été reconnu par des compatriotes. Il se trouve depuis en détention préventive dans le canton.

Selon l'acte d'accusation, Ousman Sonko est notamment accusé d'assassinat, de torture, de lésions corporelles graves, de contrainte, de viol et de séquestration. Des crimes qu'il aurait commis entre 2000 et 2016, seul ou au sein d'un escadron paramilitaire, contre des opposants au régime de l'ex-président gambien Yahya Jammeh, ainsi que leurs proches.

  • Procès d'ampleur inédite

C'est le Ministère public de la Confédération qui s'est chargé d'ouvrir une enquête, puisque qu'il est compétent en matière de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au nom de la compétence universelle. Cette compétence est fondée sur le principe que l'impunité pour de tels crimes ne devrait pas connaître de frontière. Il a été transcrit en droit suisse en 2011, et n'a jusqu'ici été appliqué qu'une seule fois.

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"Tous ces procès permettent de faire avancer la justice universelle", commente dans La Matinale Alain Werner, fondateur et directeur de l'ONG suisse Civitas Maxima qui traque certains criminels de guerre. "Ils sont très importants car, à l'heure actuelle, il n'y a toujours pas de justice pour les victimes en Gambie. La Cour pénale internationale ne va probablement jamais s'en occuper, pour des questions techniques. Donc ces procès devant des juridictions nationales sont aujourd'hui la seule façon pour les victimes d'obtenir justice", poursuit-il.

Il s'agit du plus haut responsable étatique jamais jugé sur la base de la compétence universelle en Europe. À ce titre, le procès sera particulièrement suivi. Il doit durer jusqu'à la fin du mois de janvier. S'il est reconnu coupable, l'ex-ministre de Banjul risque entre cinq ans de prison et la prison à vie. Le jugement sera rendu ce printemps.

De son côté, Ousman Sonko clame son innocence. Il estime que l'acte d'accusation est arbitraire et truffé d’erreurs. Son avocat a déjà fait savoir qu'il plaidera l'acquittement.

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