L'ambassadeur français a été maintenu en fonction par la France malgré sa déclaration de persona non grata par la junte militaire au pouvoir. Cette décision a déclenché une série d'épreuves pour Itté et son équipe diplomatique à Niamey.
Le 27 septembre dernier, Sylvain Itté, ancien ambassadeur de France au Niger, a finalement quitté Niamey après une période tendue marquée par un bras de fer entre Paris et la junte militaire au pouvoir. Cette situation inédite a conduit à une série de mesures restrictives à l'encontre de l'ambassadeur français, qui a partagé son expérience dans un récent entretien accordé à Paris Match.
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Des conditions de vie difficiles et une pression constante ont caractérisé cette période tumultueuse. Sylvain Itté se rappelle : « Un jour on nous bloquait l'eau, le lendemain l'essence, un autre jour le pain ». Pour survivre, il raconte même avoir dû « quémander » des livraisons de nourriture et d'essence auprès des militaires en faction devant l'ambassade.
« Nous allions régulièrement discuter avec le gradé en faction devant l'ambassade pour négocier qu'il laisse passer une livraison de pain ou d'essence. Nous avions rarement gain de cause », affirme-t-il, illustrant la complexité de la situation.
Le départ de Niamey a été amer pour Sylvain Itté, qui confie avoir ressenti « un énorme sentiment de gâchis » en montant à bord de l'avion. Il a regretté la disparition soudaine de nombreux projets de coopération dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'énergie et de la culture, qui avaient également un impact positif sur la vie de milliers de civils.
Malgré son départ, Itté insiste sur le fait qu'il demeure toujours l'ambassadeur de France au Niger.