L’ancien putschiste n’a manifestement pas encore complètement abandonné son style peu ordinaire. Le voilà qui parle de lui à la troisième personne du singulier, comme il avait pris l’habitude de le faire quand, grisé par le pouvoir après avoir pris les rênes du pays à la mort de Lansana Conté, il faisait la pluie et le beau temps.
« Dadis Camara n’est pas fou, Dadis Camara est généreux, c’est un homme sincère ».
Le capitaine Moussa Dadis Camara (C) à la place des Martyrs à Conakry le 2 octobre 2009, lors des célébrations commémorant le jour de l'indépendance de la République de Guinée. REUTERS/Luc Gnago
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Les « Dadis Show » du nom de ses sempiternelles sorties médiatiques en direct sur la Radio télévision Guinéenne (Rtg) sont encore bien fraîches dans bien des mémoires de Guinéens et de beaucoup d’Africains qui étaient charmés par ses coups de gueule, sa spontanéité et sa sincérité apparente. Malheureusement, au fil des temps, il a fini par montrer son véritable visage. Le Capitaine voit ses ambitions en hausse et décide de jeter sa tenue pour aller à la chasse aux voix de ses concitoyens comme tous les autres hommes politiques du pays.
Ceux-ci ne l’entendent pas de cette oreille et manifestent bruyamment le 28 septembre 2009. La répression aveugle fait 158 morts, des enfants brimés et des femmes violentées et violées. Son aide de camp à l’étroit et voué aux gémonies a dû son salut à sa témérité. Toumba Diakité qui a tiré sur le président pour sauver sa peau, était conscient que sa vie était en danger. Heureusement pour lui, il l’a échappé belle et s’est replié à Dakar jusqu’à avoir la chance d’être à la barre.
Ses témoignages, ses prises de position, bref sa communication très bien travaillée a désarçonné ses accusateurs et convaincu une opinion qui l’avait déjà jugé et condamné. Il sera très difficile pour Dadis de marginaliser son ancien aide de camp et ami qui a une longueur d’avance certaine sur lui et les autres. Le tribunal de l’opinion lui est défavorable.
