Dans un contexte de crise mondiale marquée par une guerre en Ukraine qui remet en cause toute la géopolitique mondiale, bafoue toutes les certitudes et sème la désolation, les sanctions contre le pays trouvent toute leur cruauté. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait pour objectif d'étrangler le régime militaire en place, en étranglant un peuple innocent.
Le Mali continue de se démener comme un diable pour un mieux-vivre.
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Les populations qui ont très tôt compris la donne se sont mobilisées pour servir de bouclier à des tenants du pouvoir loin d’être irréprochables. Aujourd’hui, le Mali est entre deux feux certes mais il y a une certaine lisibilité dans la démarche de la junte, du moins dans leur manière de faire face aux « forces étrangères » comme la France et aux terroristes de tout acabit qui y essaiment.
Dès lors, la société russe Wagner est au cœur des enjeux. La France qui qualifie ses composantes comme des mercenaires avec toute la charge inhérente à ce mot, n’a cessé de mener une campagne qui devrait la fragiliser. L’exercice n’a pas été réussi. Assimi Goïta et ses camarades ont adopté une posture radicale allant jusqu’à chasser France 24 et Rfi du Mali. Avec le recul, on note que cette décision qui est une négation de la liberté de presse, était motivée par l’offensive contre les rebelles islamistes. Une façon d'éviter que les citoyens soient à la merci d’organes de presse qui pourraient braquer une opinion manipulable contre le régime.
Actuellement, en lieu et place de prétendus mercenaires, l’on nous parle de « supplétifs » ou de « soldats des forces russes de Wagner » qui auraient été capturés par le « Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans », le Jnim, une sombre organisation liée à Aqmi. Et cette déclaration purement propagandiste est abondamment reprise par des médias dits sérieux qui tendent à discréditer le pouvoir malien qui ne reconnaît que la présence d’instructeurs russes. Il y a aussi cette tendance à faire croire à une attaque de l’armée malienne contre une partie de la population. Oui, la guerre au Mali, comme toutes les guerres, est d’abord une guerre de l’opinion.