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Diabète au Sénégal : des chiffres alarmants !

Le 14 novembre est célébrée la Journée mondiale du diabète. Cette maladie prend de plus en plus une progression inquiétante au Sénégal.
Hopital Abass Ndao
Hopital Abass Ndao

Le diabète est une maladie non transmissible évolutive et chronique. La maladie se caractérise par des niveaux élevés de sucre dans le sang. Elle est aujourd’hui responsable d’une lourde morbi-mortalité à travers le monde. La maladie tue à petit feu et son expansion prend une allure inquiétante. Les statistiques témoignent de l’ampleur du défi à relever, surtout pour les pays en voie de développement.

  • Plus de 60.000 diabétiques suivis à l’hôpital Abass Ndao

Plus de soixante mille patients sont suivis « régulièrement » au centre de prise en charge du diabète Marc Sankale de l’hôpital Abass Ndao, a révélé jeudi 10 novembre 2023 sa directrice, Professeur Maïmouna Ndour Mbaye, signalant que ce centre reçoit, aujourd’hui, 2500 cas par an, contre 200 en 1965. « Au niveau national, le centre Marc Sankale est passé de 200 nouveaux cas par an, à son ouverture en 1965, à plus de 2500 nouveaux cas annuels », a-t-elle indiqué. Elle intervenait lors d’une conférence de presse organisée en prélude des premières journées scientifiques de l’hôpital Abass Ndao, prévues du 14 au 16 novembre.

  • 2500 cas par an à l’hôpital Abass Ndao

Le choix du thème de ces journées, « le diabète sucré », s’explique par ‘’plusieurs raisons’’, a souligné Pr Mbaye, par ailleurs présidente de la commission scientifique de l’évènement. Le choix se justifie par la place importante qu’occupe le centre Marc Sankale au sein de l’hôpital Abass Ndao, a-t-elle poursuivi, rappelant qu’il avait été créé pour aider à faire face au nombre important de diabétiques hospitalisés à l’hôpital Principal et à l’hôpital militaire de Ouakam. Il est devenu la première structure dédiée à la prise en charge du diabète, et partant, des autres maladies chroniques, a-t-elle relevé. Elle a affirmé que le diabète est devenu « un fardeau de par sa fréquence grandissante ».

  • Coût très élevé de la prise en charge du diabète

Lors de la Journée mondiale du Diabète, le président de l'Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Assad), Baye Omar Guèye, a souligné la progression alarmante du diabète et son impact dévastateur sur la population sénégalaise. Selon lui, les coûts élevés liés à la prise en charge du diabète, en particulier du type 1, placent une pression financière écrasante sur de nombreux patients, avec des défis d'accessibilité aux soins pour une grande partie de la population.

« Le diabète de type 1 coûte 75 mille par mois au patient et 900 mille F CFA pour l'année avec l'insuline et les analyses à faire. Ce sont des coûts élevés. Nous avons des malades à l'intérieur du pays et l'insuline n'est accessible qu'à 10% de la population générale des diabétiques. 85% des diabètes de type 2 sont liés à un mode de vie à savoir la mauvaise alimentation modifiable, et 10 à 15% du diabète de type 1 ont une maladie auto-immune, notamment les enfants avec une cause génétique : diabète néonatal », a déclaré Baye Oumar Guèye.

Il a aussi révélé que 500 enfants sont suivis par le programme depuis 2018. « On dénombre 14 enfants diabétiques au Sénégal dans tous les centres de prise en charge. Les enfants mangent dans les cantines (malbouffe) en plus du sédentarisme. Cela va augmenter la population de diabétiques », a-t-il expliqué. De son côté, la directrice nationale du Centre de Diabétologie de Dakar Mark Sankalé, Pr Maïmouna Ndour Mbaye, a affirmé que les conséquences de cette maladie sont notamment ses liens avec des complications potentielles telles que la cécité, les problèmes rénaux, et les amputations des membres inférieurs.

  • Diabète au Sénégal : une hausse alarmante prévue d'ici 2045

Pour Professeur Abdoulaye Lèye, diabétologue, les statistiques alarmantes que cela peut conduire à une imputation des membres inférieurs. « Il a été noté que 70% des imputations sont causées par le diabète et concerne les jambes et les cuisses. C'est une maladie coûteuse qui favorise une dépense de 1,6 million FCFA sans compter l'appareillage, et 40% du budget des ménages entre examens et contrôles », soutient-elle. Comme toute maladie chronique, il y a toujours des perdus de vue. Ils sont affectés par une maladie qui ne guérit pas.

  • 50 millions de diabétiques dans le monde

Le diabétologue a révélé qu'il y a 50 millions de diabétiques dans le monde et si rien n'est fait, on va atteindre 780 millions de personnes affectées d'ici 2045. « C'est une pathologie qui progresse et qui est liée à l'âge et au contexte environnemental. 3 patients sur 4 vivent dans les pays sous-développés. En Afrique subsaharienne, il y a 27 millions de diabétiques avec 129% de progression d'ici 2030. Et 55 millions à l'horizon 2045 », dit-il.

Cependant, il a expliqué qu'un diabétique sur 2 ne connaît pas son statut. « C'est une maladie silencieuse. L'enjeu aujourd'hui est de connaître son diabète. Les statistiques révèlent que 500 mille morts sont recensés par an en Afrique subsaharienne. Une naissance sur 8 est diabétique et vit dans cet environnement. Moins de 1% des ressources financières destinées aux dépenses de santé sont consacrées à cette pathologie, ce qui est une infime partie de ces ressources ». 

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