L’affaire Dieynaba Sangharé Ndiaye n'a pas livré tous ses secrets. Le chauffeur du médecin-chef, cité en témoin, déballe :
« Ce dernier (son patron) m’a convaincu que la mission était de transporter un malade à Dakar, je ne pouvais pas imaginer que la dame soit son épouse (…) J'ai pensé qu'elle était une malade mentale.»
Il est vrai que Dieynaba qui pense avoir échappé à sa mort, était dans un état d’agitation extrême. Dans la voiture qui la ramène à Dakar, elle se débat, hurle, griffe et menace de sauter du véhicule en marche. Tout, pour ne pas arriver devant sa famille dans des circonstances qu’elle juge "attentoires à sa dignité et son intégrité".
- "On m’a convaincu que la mission était de transporter un malade à Dakar
Il faudra trois personnes, envoyées par son mari, pour la maîtriser et la contraindre à rentrer à Dakar. Sur le chemin, elle a eu pourtant l’occasion d’échapper à ses "ravisseurs". Ses cris et ses coups contre la portière du véhicule attirent l’attention de gendarmes en faction à la sortie de Ranérou.
« Ils nous ont arrêtés parce que la dame tapait assez fort sur les vitres et les portières. Je ne sais ce que le sieur D.M. leur a dit, mais les gendarmes nous ont autorisés à poursuivre notre chemin jusqu'à Dakar sans problème.»
Arrivée à Dakar vers les coups de 7H du matin, l’équipe dépose Dieynaba chez sa mère. Le jour-même, elle fait constater les actes de violence par un médecin et obtient un certificat médical avec une Incapacité temporaire de travail (Itt) de 10 jours.
Ce qui, combiné aux photos et vidéos versées dans le dossier, aurait dû être suffisant pour mettre hors état de nuire le mari. Sauf que la Justice lui a juste mis une tape sur les doigts.
Une zone d’ombres pour les Associations de défense de droits des femmes qui ont décidé de prendre le dossier en charge.