Le Sénégal est actuellement suspendu à une décision du Fonds monétaire international (FMI) concernant un éventuel décaissement, selon l'agence de presse Reuters. D'après une source bien informée du processus, "le Sénégal devra patienter au moins jusqu'en juin pour obtenir une quelconque résolution de son programme de prêts avec le FMI, ce qui pourrait conduire à de nouveaux décaissements".
Les terribles conséquences du report du décaissement du Fmi
Le Sénégal devra patienter au moins jusqu’en juin prochain pour obtenir une résolution de son programme de prêts avec le Fonds monétaire international (FMI).
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Ainsi un programme de 1,9 milliards de dollars signé avec le FMI en juin 2023 est-il actuellement suspendu. Cette suspension fait suite à un audit gouvernemental, réalisé trois mois après la signature, qui a révélé des niveaux de dette et de déficit plus élevés que ceux déclarés par l’administration précédente. Cette situation a entraîné une hausse des rendements des obligations en dollars du Sénégal et provoqué des dégradations de sa note de crédit.
La situation économique du Sénégal risque de s’aggraver
Ce retard de décaissement ne sera pas sans conséquences pour le gouvernement sénégalais, qui est en quête d’un soutien rapide pour l’aider à faire face à une situation budgétaire de plus en plus précaire. L’Etat avait d’ailleurs lancé, au mois dernier, un emprunt obligataire international privé pour lever 300 millions de dollars (plus de 180 milliards FCfa) pour couvrir les besoins de financement de l’exécution budgétaire de l’année 2024.
Auparavant, une émission d’eurobonds avait été réalisée avec succès au mois de juin, pour un total de 750 millions de dollars (plus de 460 milliards FCFA). Et selon l’économiste et expert financier Mohamed Dia, un recours abusif aux eurobonds est une des conséquences qui risquent de découler de ce décalage dans le décaissement du Fmi.
« On va aller sur le marché international s’endetter en eurobonds, ce qui est plus cher, avec des taux allant de 7 à 10% sur de courtes durées. Ils ont déjà levé assez de fonds pour cette année, mais pour l’année prochaine, ils seront obligés de s’endetter, de mal s’endetter sur le marché international en eurobonds, mais aussi sur le marché local avec des titres Umoa par exemple », rapportent des sources de L'OBS.
« L’Etat sera obligé de mal s’endetter »
Le service de la dette sera ainsi plus lourd et l’Etat aura moins de marge de manœuvre budgétaire pour faire des investissements conséquents. Et si le Sénégal se retrouve aujourd’hui dans cette situation, c’est en partie dû, d’après Mohamed Dia, à l’indiscipline budgétaire du septennat des Républicains, conjuguée aux crises du quinquennat.
Banqueroute, une possibilité
Un expert financier est d’avis que l’actuel gouvernement a fait le choix de dire la vérité aux partenaires multilatéraux afin de partir sur de nouvelles bases solides et cela a eu un coût (dégradation de la note du pays), et c’était la chose à faire, car tôt ou tard, le FMI allait s’en rendre compte et les conséquences allaient être beaucoup plus désastreuses. Un endettement excessif entraîne la récession, signale M. Dia, mais pourra être soutenable tant que la croissance augmentera.
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