Baisse des prix : dans les coulisses des négociations houleuses

Le Conseil national de la consommation s'est réuni, hier vendredi 21 juin 2024, pour évaluer la baisse des prix des denrées annoncée par le gouvernement.

réunion du Conseil national de la consommation

Les débats ont été houleux entre opérateurs économiques, importateurs, industriels et associations de consommateurs qui n’émettaient pas sur la même longueur d’onde. S’agissant du sucre, Aziz Ndiaye estime que les cours mondiaux sont sont très favorables pour l’importation. Selon l’opérateur économique, le ministre du Commerce a décidé de rencontrer les responsables de la Css, mais s’ils étaient venus à la rencontre, ils auraient pu convenir d’un prix plus abordable pour les consommateurs.

Il a invité le ministre à délivrer les autorisations d’importer aux vrais acteurs du secteur pour une baisse effective du prix du sucre. En effet, même s’il est d’avis que les industriels doivent être protégés, il ne comprend pas que le prix de l’importateur revienne moins cher que celui des industriels. Ce qui lui fait dire que la structure des prix doit être revue pour accompagner les consommateurs.

La Css fixe le prix du sucre à 625 le kg

Suite à cette charge, la réponse du Directeur général de la Css ne s’est pas fait attendre, rapporte Les Echos. "J’ai entendu qu’importer du sucre revient moins cher que le sucre de la Css, c’est tout à fait vrai parce que les cours mondiaux actuels du sucre sont très bas. Mais qu’en sera-t-il quand les cours mondiaux sont très hauts ? Qu’en sera-t-il les années à venir avec les changements climatiques, les productions du Brésil ?», s’interroge le Dg de la Css. Cependant, il rappelle au gouvernement la proposition de fixer le prix du kg de sucre à 625 francs qui, dit-il, est un prix tenable pour l’industrie, contrairement à la baisse de 600 francs retenue par le ministre qui, indique-t-il, n’est pas tenable."

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  • On ne peut pas nous imposer de vendre à perte 

Pour sa part, Aliou Ba, qui représente les détaillants, estime que le redressement tant chanté par le nouveau gouvernement devrait commencer au sein du Conseil national de la consommation. A l’en croire, contrairement à une réunion de propositions sur les mesures de baisse en vue de trouver un consensus fort, le ministre est arrivé avec de mesures de baisse «prêts à porter».

Poursuivant, il se désole de constater que les détaillants soient stigmatisés et considérés comme ceux qui sucent les ménages. Un cliché loin de refléter la réalité. A l’en croire, les frais du détaillant doivent être intégrés avant de fixer les nouveaux prix. «On ne peut pas nous imposer de vendre à perte», s’indigne le boutiquier.

L’importateur de riz, Moustapha Tall n’encourage pas les subventions pour baisser les prix. « Ce n’est pas la faute du commerçant si les prix sont chers. Mais, nous n’encourageons pas non plus que l’Etat injecte des milliards pour subventionner les prix. Depuis des années, les prix sont subventionnés sans aucun résultat tangible. Il faudrait changer de paradigme. Il est temps de régler ce problème de façon structurelle en repensant notre économie », préconise Moustapha Tall.

La miche de pain à 150 FCFA, les boulangers opposent leur veto

L’un des représentants des boulangers du Sénégal, Amadou Mbaye du Fnbs, déplore le bénéfice de 4000 francs à la place des 6000 francs proposés, ce qui entraîne, dit-il, une perte de 160 millions par jour. Il appelle ainsi l’Etat à accompagner le secteur au risque d’assister à la fermeture de beaucoup de boulangeries. A l’en croire, le pain est un produit social et doit être hors Tva.

La coordonnatrice des femmes entreprenantes, Ani Diouf s’est félicitée de la baisse des prix qui est un soulagement pour les ménages. Elle préconise des centrales d’achats et des boutiques témoins gérés par des femmes car le commerce de détail porte beaucoup de préjudice aux femmes dans les quartiers.

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