Une équipe de recherche espagnole dirigée par des scientifiques de l’Université du Pays Basque (UPV/EHU) et de l’institut Charles III “CIBERNED”, en collaboration avec des collègues venus d’autres institutions, a découvert qu’une activité physique d’endurance soutenue déclenche une consommation inattendue de myéline par les cellules cérébrales.
Le cerveau commençait à se dévorer, durant cet effort extrême

En effet, il a été observé que le cerveau commençait à se dévorer, durant cet effort extrême, afin de survivre à une chute critique de glucose. Les neurones commencent alors à puiser de l’énergie dans la myéline, une substance constituée essentiellement de lipides. Celle-ci enveloppe les axones du système nerveux.

Un phénomène qui s'inscrit dans le fonctionnement naturel du corps
Un phénomène surprenant qui, néanmoins, s’inscrit en toute logique dans le fonctionnement naturel du corps lorsqu’il est soumis à un effort intense prolongé, de type marathon. “Les exercices d'endurance prolongés mobilisent les réserves énergétiques de tout le corps pour répondre aux besoins énergétiques. Les marathoniens comptent principalement sur les glucides comme principale source d'énergie pendant une course. Lorsque le glycogène diminue dans les muscles, le foie et d'autres organes, dont le cerveau, les marathoniens utilisent les graisses comme source d'énergie. Les graisses sont plus abondantes dans l'organisme que les glucides et peuvent constituer une source d'énergie durable pour les exercices d'endurance prolongés”, écrivent les chercheurs.
Les lipides représentent 70 à 80% de la myéline. “ [...] nous émettons l'hypothèse que les lipides de la myéline pourraient contribuer à l'activité cérébrale, tout comme la graisse corporelle pour alimenter les muscles”, déclarent les chercheurs.

En effectuant des IRM sur les coureurs, les scientifiques ont également constaté que les valeurs de myéline se rétablissaient complètement deux mois après la course. “Il serait donc important d'évaluer si ces changements affectent transitoirement les fonctions neurophysiologiques et cognitives associées à ces régions”, notent les scientifiques.
Source : Nature Metabolism