Une affaire d'abus sexuel secoue Touba Keur gol, dans le département de Mbacké. Un maître coranique aurait violé plus d'une vingtaine d'enfants (des filles). Après son forfait, le marabout a pris la fuite. Les parents des victimes qui dénoncent des lenteurs dans le traitement dans le dossier, menacent de se faire justice eux-mêmes.
Ils soupçonnent une certaine pression de la part des marabouts pour protéger le violeur. "On a déposé plusieurs plaintes au niveau des commissariats. Depuis aucun acte n'est posé. On est là pour dénoncer cela. Nos enfants vivent des situations difficiles ", a déclaré Bassirou Gaye, leur porte-parole.
Nogaye Dieng, une parente, a chargé les policiers : "Nous voulons que justice soit faite. On sait où se trouve le marabout, on l'a localisé. Les policiers aussi savent où il est, mais ne l'arrêtent. On veut savoir le pourquoi".
Les parents des présumés violés craignent une pression de certains marabouts pour étouffer l'affaire. "Il y a certains marabouts qui veut enterrer l'affaire. mais si la justice ne fait pas son travail, nous connaissons la maison et nous n'hésiterons pas à les attaquer", ont-ils menacé.
"Le marabout procédait à des fellations jusqu'à éjaculer"
Une des victimes témoigne : "Serigne Khadim avait l’habitude de faire faire à certaines d'entre nous des fellations jusqu'à ce qu’il éjacule à l’intérieur de nos bouches. Ensuite, il couchait chaque matin avec quelqu'un d'entre nous. Je m'en suis ouverte à ma grande sœur, qui m’a conduite chez une sage-femme en consultation. Cette dernière nous a envoyées chez un gynécologue."
"Chaque matin, lorsque nous venons pour étudier, il nous demandait de passer dans sa chambre. C'est dans cet endroit qu'il abusait de certaines d'entre nous. Les plus jeunes, il leur caressait le sexe et mettait son doigt. Les moins jeunes, c'est-à-dire celles qui était âgées de 10 ans, il leur imposait la fellation. Quant aux plus âgées, celles qui ont plus de 12 ans, il couchait avec elles," poursuit la victime.
"Après chaque rapport sexuel, il nous menaçait en ces termes : ‘Si jamais vous tentez de le raconter, je le saurai grâce à mon chapelet’."