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Tabagisme : 9,2% des élèves fument du tabac sous toutes ses formes

En prélude à la journée mondiale de lutte contre le tabac prévu aujourd’hui, le coordonnateur du programme national de lutte contre le tabac (PNLT) a organisé hier une session d’orientation avec les professionnels des médias sur le tabagisme chez les jeunes. Selon Dr Oumar Bâ, 9,2% des élèves utilisent des produits du tabac sous toutes ses formes, soit 11,6% des garçons et 6,9% des filles.
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Le tabagisme chez les jeunes, surtout chez les élèves, reste une préoccupation des acteurs de la santé. Cette situation a poussé les acteurs de la lutte à faire une étude pour connaître le taux de tabagisme chez les jeunes. Ainsi en 2020, le programme national de lutte contre le tabac (Pnlt) a initié une enquête globale sur le tabagisme chez les jeunes (GYTS en anglais).

Lors d’une présentation hier, le Dr Oumar Ba coordonnateur du Pnlt révèle que 9,2% des élèves utilisent des produits du tabac sous toutes ses formes, soit 11,6% des garçons et 6,9% des filles. «7,1% des élèves, soit 9,8% des garçons et 4,6% des filles, fument actuellement du tabac. L’âge moyen d’initiation à la cigarette est de 9 ans et 13,0% des élèves étaient exposés à la fumée de tabac à la maison», indique-t-il.

Il ajoute que 67% de la vente des nouveaux produits se fait en ligne au Sénégal. «Il y a 8 millions de personnes qui décèdent du tabac et parmi ce nombre, il y a 1 million qui n'ont jamais fumé, qui ont juste été exposés au tabagisme des autres. C'est pourquoi c'est interdit de fumer dans les lieux publics car vous mettez en danger la vie des autres», déploret-il.

A l’en croire, ils font face à de nouveaux défis qui est l'arrivée des produits nouveaux et émergents, c'est-à-dire la cigarette électronique. Parmi ceux-ci, il y a les inhalateurs de nicotine et qui dit nicotine dit dépendance.

«Ce sont des produits qui coûtent cher. Les enfants sont les principales cibles parce qu'aujourd'hui dans le monde, 37 000 enfants sont dans la cigarette. Ils vont fumer des nicotines qui sont dans des tubes avec de joli design et après quand ils ne pourront plus l'acheter, ils vont se retourner vers la cigarette classique. Voilà une façon de rentrer dans le tabagisme. Il y a aussi des milliers de produits qui sont aromatisés au chocolat, à la fraise, à la pomme, des goûts que les enfants aiment juste pour les pousser à inhaler en pensant que ce n'est pas nocif alors que c'est le contraire ; c’est trop dangereux », dit-il.

«Non-existence D’un centre de sevrage tabagique »

La plupart des personnes qui ont sombré dans le tabagisme veulent arrêter de fumer mais ils sont trop dépendants. Cependant, les acteurs de la lutte déplorent l’absence de centre de sevrage tabagique au Sénégal. «80% des appels du numéro vert du Sneips pour le dernier trimestre concernait le tabac», indique Dr Ba.

Il faut prendre en compte la nouvelle épidémie de tabac, selon lui, et l'Etat doit prendre ses responsabilités pour règlementer ces produits en plus de les taxer davantage. « Nous avons vu aussi que les enfants fument de plus en plus tôt. L'âge d'initiation du tabac est très précoce ; cela interpelle tout le monde. Quand quelqu'un commence à fumer tôt, cela veut dire qu'il va avoir des conséquences sanitaires très tôt», avertit-il.

Les défis restent la réglementation de la loi par rapport aux nouveaux produits et la taxe parafiscale sur le tabac pour financer la santé. Pour sa part, le coordonnateur de la ligue sénégalaise contre le tabac (Listab), Djibril Wellé, estime que les comités régionaux existent mais il n’y a pas de moyens pour fonctionner. «Nous avons comme l’impression que la lutte ne s’arrête qu’à Dakar», dit-il.

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