L’irréparable a eu lieu à Goudomp. Bignona et Goudomp, deux foyers de tension qui ne laissent pas indifférents. Deux villes symboles de la rébellion casamançaise dans le sud du Sénégal. Terribles souvenirs de moments sanglants d’une crise qui a duré plus de 40 ans. L’un des plus vieux conflits armés en Afrique. Ce qui se passe actuellement dans cette partie du pays est inquiétant. Il inquiète tous ceux qui sont habités par ce sentiment de psychose qui précède le chaos.
Trois autres personnes ont été tuées. Heures macabres. Dakar vit des moments difficiles. Sa banlieue est sur des braises de la colère conséquence de l’oisiveté génitrice de tous les vices. Les forces de l’ordre sont sous tension. Les deux morts illustrent à suffisance un sentiment de désordre. Les nerfs sont tendus. La petite bagarre qui a opposé gendarmes et policiers au tribunal lors du procès renvoyé, montre à quel point le malaise est perceptible.
L’affaire qui défraie la chronique a été certes renvoyée toutefois la tension reste vive. Nombre de soutiens de Sonko sont plus que jamais d’avis que ce report est une façon de les « endormir » c’est-à-dire gagner du temps, reculer pour mieux sauter. Une attitude qui en dit long sur la crise de confiance qui gagne ce pays. Un pays à la dérive.