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Litiges fonciers à Dakar : après Ngor, une poudrière en veilleuse à Guédiawaye

Litiges fonciers à Dakar : après Ngor, le pire est à craindre à Guédiawaye
Littoral de Guédiawaye
Littoral de Guédiawaye

Le foncier, le nouvel or noir est devenu un véritable business, source d’une forte convoitise. Les litiges fonciers dans la capitale sénégalaise sont nombreux et latents, sans qu’une solution définitive ne soit trouvée. D'après un Répertoire des litiges fonciers et conflits communautaires mis en place par le ministère de l'Intérieur, Il y en a au moins 307 sur toute l'étendue du territoire dont la résolution nécessite des mesures urgentes. . Selon ledit Répertoire, les conflits sont nés essentiellement de lotissements mal maitrisés (18,89%), de litiges entre promoteurs et populations (13,02%), de délimitations (villages ou communes 19,86%), de litiges fonciers entre particuliers (34,20%).

Un des derniers cas concerne l'affaire des 6000 m2 qui opposent la gendarmerie aux populations de Ngor. Si la situation est toujours latente au village de Ngor malgré le fifty-fifty opéré par le chef de l'Etat, Macky Sall, Guédiawaye risque aussi d'être contaminé.

Du moins , si l'on en croit Hamidou Diallo, Président du conseil Régional des Délégués de quartier de Dakar et, non moins, Coordonnateur du collectif "Takhaw Temm Aar Sunu Gokh" de Guédiawaye. Les membres dudit collectif composé des imams, délégués de quartier, du conseil de la jeunesse, du comité consultatif des femmes, les "badienou Gokh", entre autres, ont vivement déploré le mutisme des autorités étatiques, notamment, celui du Ministre des Finances et du Budget, Mouhamadou Moustapha Bâ.

"Le problème foncier, ici, à Guédiawaye est loin de connaître son épilogue. La semaine dernière, si les gendarmes n'avaient fait preuve de contenance et de bonne maîtrise au niveau de la Cité Ndiobéne, les choses allaient dégénérer et occasionner des morts d'homme. Tant les différends liés au foncier sont devenues monnaie courante. Il est du ressort de tout un chacun de se lever pour dire stop car , trop, c'est trop ! Aujourd'hui, les victimes demandent une implication du gouvernement du Sénégal. On dirait que nos autorités prennent plaisir a la politique de "médecin après la mort", tonne khalifa Guèye, Président du Conseil de la jeunesse de Guédiawaye.

"J’ai pitié du Président Macky Sall. On dirait que ses collaborateurs ne lui servent rien sinon pourquoi ils laissent pourrir cette situations qu’ils auraient pu éviter. Après les dégâts, tout retombe sur le Président de la République", dit-il, amer.

Imam Cheikh Cissé, Secrétaire Général des Imams de Guédiawaye, renchérit : "Dans ce contexte de dialogue politique, les collaborateurs du Président doivent au moins l’aider à apaiser le climat social. Le ministre des Finances et du Budget comme son collègue de l’intérieur ont vraisemblablement de la matière pour dialoguer pour mettre un terme à cette furie des populations. Les aveux du Président Macky sur le foncier sont clairs. Alors, le ministre de tutelle doit s'impliquer davantage dans la recherche de solution. Si vraiment Mouhamadou Moustapha Bâ veut aider le Président Macky, il est alors appelé à désamorcer cette bombe foncière comme l'avaient fait, par le passé, les ministres Aly Ngouille Ndiaye et Abdou Karim Fofana dans l'affaire de Ndengler. Il ne doit plus s'emmurer dans le silence face à ce qui peut avoir des conséquences regrettables, voire fâcheuses".

Et M. Diallo, de poursuivre : "Le Président Macky avait avoué que 90% des problèmes qui lui sont signalés ont trait au foncier. Quoi de plus normal que de l'assister dans la recherche de solution? Cela doit être au cœur des préoccupations de nos gouvernants".

Venu représenter la Paroisse Saint Abraham de Guédiawaye et du Curé du département, Antoine Mendy, révèle : "L'Eglise est aussi victime de cette boulimie foncière. On lui a arraché ses terres, l'emplacement du stade de Ndiarème Limamoulaye. Elle attend, depuis longtemps, son site de rechange ou de dédommagement. Mais, en vain ! Nous invitons l'Etat à venir pour faire régner l'ordre. On ne saurait accepter ce détournement d'objectif du PUD avec le déclassement de la bande des filaos par décret 2021-701 du 4 Juin 2021 à la demande des populations via le Conseil municipal pour permettre à notre localité de disposer des équipements infrastructurels. Que ces agents véreux des Domaines avec la complicité de personnes haut placées se le tiennent pour dit".

Disons qu'à Guédiawaye, les populations (mouvements sociaux, associations de jeunes et de femmes, membres de la société civile, artistes, imams, dignitaires coutumiers et religieux sont sur leur garde. Avec leur détermination à défendre leurs terres jusqu'au péril de leur vie, ils annoncent des actions fortes pour se faire entendre des pouvoirs publics.

Un État averti...

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