Âgé de 48 ans, Bah Diakhaté s’est très tôt distingué dans les mouvements associatifs. D’abord lors de son passage à l’Ecole 11 de Pikine où il a démarré son cursus scolaire marqué par une série de brillantes notes, surfant au-dessus de ses camarades.
- Il fut militaire et a fait la guerre en Casamance et en RDC
Si à l’école primaire Bah Diakhaté a toujours émerveillé en trustant de bons résultants, avec à la clé son nom figurant toujours au ‘’Tableau d’honneur’’ de sa classe, il n’a pas connu la même réussite lorsqu’à l’instar des jeunes de son âge, il intègre l’Asc Thiossane pour garder les buts de l’équipe fanion de Pikine-Ouest.
« Il était très loin d’être un bon gardien, il prenait toujours des buts bidons », raille son ami Tapha Fall, devenu aujourd’hui Directeur d’une école à Gadaye, dans la commune de Yeumbeul-Nord. Ses fréquentes incursions dans les filets pour ramasser la balle, ont fini par décourager Bah Diakhaté qui comprend alors qu’il ne fera jamais une bonne carrière dans le football. Il décide ainsi de mieux se consacrer à ses études qui l’ont mené respectivement au Collège Sud de Pikine, rebaptisé Collège Chérif Habib Tidiani, puis au Lycée Limamoulaye de Guédiawaye où il obtient le Bac.
Pour un brillant élève qui décroche le Bac haut la main et qui choisit d’intégrer le Centre d’instruction militaire de Dakar-Bango à la place des études supérieures à l’Université, cela peut paraître surprenant. L’explication est à chercher dans la situation familiale. L’émotion suscitée par son choix de devenir soldat, Bah Diakhaté n’en avait cure. Bien au contraire, dans l’Armée, il se donne à fond au point qu’après plusieurs mois de formation à Bango, il se distingue et obtient ainsi une affectation de choix dans le prestigieux corps de l’Infanterie. Ceux-là qui combattent à pied dans l’Armée.
Fantassin, il découvre sa première zone de conflits au sud du pays. Un baptême de feu pour le fantassin Bah Diakhaté au plus fort de la crise casamançaise. Confrontés plus d’une fois aux éléments du Mfdc de l’époque, Bah Diakhaté s’aguerrit et s’habitue à cette zone à haut risque. Un long séjour qui durcit l’homme avant qu’il ne s’envole pour la République Démocratique du Congo dans le cadre du déploiement de militaires sénégalais par l’Onu pour servir de tampon entre les factions rebelles.
- Il est imam et dirigeait la prière à la mosquée ‘’Ibadou Rahman’’ de Pikine
A son départ de l’Armée, l’ex-fantassin désorienté semble sans repères. Il choisit alors de se réfugier dans l’Islam qu’il va approfondir en Mauritanie où il apprend la jurisprudence islamique (le Fiqh) avant de revenir auréolé du titre d’Imam, dirigeant pendant une longue période la prière à la mosquée ‘’Ibadou Rahman’’ de Pikine. Touche-à-tout, on souffle également qu’il a brillamment réussi au concours de recrutement d’enseignants, obtenant à sa sortie son Cap (Certificat d’aptitude pédagogique).
Puis, il est allé enseigner dans des recoins reculés du Sénégal avant de tout abandonner. Il choisit d’explorer une autre voie en s’initiant à la politique d’abord dans un mouvement mis sur pied par Diop Sy, avant d’être coopté par l’Apr, devenant ainsi le Directeur de Cabinet de Pape Gorgui Ndong, à l’époque maire de la commune de Pikine-Ouest.
- Sa démission de son poste à la mairie de Pikine-Ouest malgré un CDI
En 2019, Bah Diakhaté se signale par son refus de voir sa famille bénéficier des denrées distribuées aux populations pendant le Covid-19. Il était membre de l’équipe de la mairie, chargée de distribuer les vivres. Puis, lorsque survient la défaite de l’Apr aux élections Locales de 2022, il démissionne de son poste à la mairie de Pikine-Ouest, malgré un Contrat à durée indéterminée (CDI).