Le ministre de l'intérieur vient d'anéantir le rêve de Ousmane Sonko de devenir président de la République. Après son arrestation et la dissolution de son parti, Ousmane Sonko est finalement rayé des listes électorales. D’après des informations de L’Observateur, cette radiation est la conséquence de sa condamnation prononcée le 1er juin 2023 dans l’affaire l’opposant à l’ex jeune masseuse Adji Raby Sarr. Conséquence : Sonko n’est plus électeur encore moins éligible.
Le chef de file des Patriotes a été condamné, par contumace, à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse par la Chambre criminelle de Dakar. Cette condamnation a fait perdre à Ousmane Sonko son éligibilité, conformément aux dispositions du Code électoral.
Lequel, en son article L29 dispose que : «Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale les individus condamnés pour crime ; (…) ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement ci-dessus sous réserve des dispositions de l’article L.28 ; ceux qui sont en état de contumace (…)»
Cette application de la loi fait suite à la transmission, par le ministère de la Justice, du jugement dans l’affaire dite Sweet Beauty. La Chancellerie a envoyé au ministre de l’Intérieur, depuis environ trois semaines, la liste des personnes dont la condamnation a des conséquences sur leurs droits civiques. Et sur le bordereau, figurait Ousmane Sonko perdu par le contumax. La notification de sa radiation des listes électorales est en cours.
Cette radiation de Ousmane Sonko des listes électorales ouvre une bataille judiciaire en raison des contradictions dans l’interprétation des textes. Le Procureur de la République, Abdou Karim Diop, lors d’une conférence de presse tenue le 1er Août dernier avait soutenu que l’arrestation du leader de Pastef pour des délits autres que l’exécution de la décision de justice dans l’affaire Sweet Beauty n’anéantit pas la contumace qui lui fait perdre son éligibilité. "La contumace est toujours d'actualité car Ousmane Sonko est arrêté pour appel à l’insurrection, vol de téléphone portable. Donc, rien n’a changé concernant la contumace", avait confié le Garde des Sceaux, Ismaila Madior Fall.