Samuel Sarr nie toujours
Samuel Sarr a été entendu hier mercredi sur le fond du dossier West African Energy (WAE), Il a contesté les accusations d’abus de biens sociaux faites par ses associés Moustapha Ndiaye et Cie. L’ancien Directeur général de la société West african energy (Wae), Samuel Sarr, a expliqué de bout en bout le montage de la Centrale électrique sise au Cap des biches au juge d’instruction du deuxième cabinet lors de son premier interrogatoire, hier, sur le fond. Durant dix (10) heures de temps, il a exposé un tableau des finances, des dépenses, des réalisations et autres au magistrat, rapporte L'OBS.
L’audition s’est tenue de 9 h à 19 heures
L'audition n’a épargné aucune question relative à la gestion, à la capitalisation, aux rapports d’audits et aux dépenses. Samuel Sarr qui était assisté par ses conseils, Mes Baboucar Cissé, Cheikh Amadou Ndiaye et Ciré Clédor Ly, est revenu longuement sur la création et la construction de la Centrale Wae. Interpellé sur le délit d’abus de biens sociaux de 8,17 milliards F Cfa qui lui a valu une détention préventive depuis le 28 novembre 2024, Samuel Sarr a fait savoir au juge que les associés qui sont à l’origine de cette plainte, «n’ont aucune connaissance en matière d’ingénierie financière et que la société Wae n’a subi aucun préjudice».
Pour ce qui est de l’usage des 3,9 milliards F Cfa dont le Parquet a demandé même à l’expert-comptable les justificatifs dans un supplément d’informations, Samuel Sarr explique au magistrat instructeur que cet argent appartient à la société Calik qui avait en charge la construction de la centrale. Il soutient que l’argent a été utilisé dans les travaux par Calik. Pour ce qui est des rapports d’audits, notamment celui de Mazars, il a souligné que ce rapport est un audit interne commandité et ne devrait même pas être utilisé à d’autres fins. Mieux, dit-il, il a été écarté par deux autres rapports d’audits et notamment le dernier fait par Alioune Touré.
Dans cette même lancée, il a précisé aux magistrats que c’est sur instruction de l’ancien Président Macky Sall qu’il a accepté d’ouvrir le capital à des privés sénégalais, comme Moustapha Ndiaye, Abdoulaye Dia et autres. «Je suis à mon 22e projet et j’ai travaillé dans beaucoup de pays de la sous-région comme la Gambie, la Mauritanie, la Guinée…», déclare-t-il au magistrat. Et de poursuivre que bien avant même l’arrivée desdits associés, la centrale électrique était presque terminée.
L’ancien Dg de la Wae en a profité à la fin de son exposé pour demander au juge de lui accorder une liberté provisoire. D’ailleurs, Me Baboucar Cissé et Cie comptent concrétiser la demande de mise en liberté provisoire de Samuel Sarr en déposant aujourd’hui jeudi la requête auprès du juge du 2e cabinet.
Nouvelle demande de LP
Ces conseils déposent aujourd’hui une deuxième demande de mise en liberté provisoire. C’est en boubou traditionnel communément appelé «Baye Lahad» que Samuel Sarr, ancien ministre de l’Energie de l’ex-Président Me Abdoulaye Wade, est arrivé dans le bureau du juge du deuxième cabinet d’instruction, pour les besoins de son audition au fond. L’ancien Directeur général de la société West african energy est poursuivi pour le délit d’abus de biens sociaux chiffrés à 8,17 milliards de francs Cfa suite à une plainte déposée par Moustapha Ndiaye, un des associés de la Wae.