Se faire passer pour un agent de la Douane sénégalaise et promettre des véhicules suite à une vente aux enchères : c'est la stratégie de Martinel Loko, ressortissant congolais demandait aux intéressés de verser 100 000 FCfa pour accéder à une prétendue vente exclusive. Les victimes, persuadées de traiter avec un réseau fiable, ont misé bien plus que cette somme, croyant réaliser une bonne affaire, rapporte L'OBS.
Les confessions des victimes
Hier mercredi, trois d’entre elles ont raconté leur mésaventure devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar. Pendant trois à quatre semaines, Martinel Loko a reçu des fonds sur son propre numéro de téléphone, à raison de quinze envois par jour, pour un total estimé à trois millions de FCfa.
Une fois l’argent versé, l’escroc devenait injoignable
Ces fonds provenaient de victimes convaincues de participer à une vente aux enchères de véhicules saisis par la douane. Les victimes se hâtaient de verser pour réserver des voitures à des prix avantageux. Seulement, une fois l’argent versé, l’escroc devenait injoignable.
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Les parties civiles Mamadou Diokhané, Mamadou Saliou Diallo et Sophie Dione ont versé respectivement les sommes de 500 mille, 600 mille et 150 mille FCfa. À la barre, le prévenu a expliqué qu’il exécutait juste les mandats d’un certain Arthur.
Un homme qu’il affirme avoir connu par l’intermédiaire d’une ex-copine ivoirienne. Ce dernier lui a envoyé la somme de 10 000 FCfa pour l’achat d’un portable et d’une carte Sim et lui a demandé de lui transférer les montants qu’il recevrait sur son numéro.
« Je gardais les sommes reçues pendant quelques jours avant de les transférer à Arthur. Il m’avait promis une commission pour l’aider à réaliser ces transactions », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant qu’il ne connaît même pas son nom de famille.
Pour le Procureur, cette version des faits ne tient pas : «Il n’y a aucune preuve qu’un individu nommé Arthur existe. À partir du moment où des victimes lui ont signalé une escroquerie, il était conscient de la nature frauduleuse des fonds qu’il recevait.»
Le maître des poursuites a requis deux ans de prison ferme pour complicité d’escroquerie, estimant que le prévenu avait continué à agir Malgré les signalements. De son côté, Me Abdoul Gningue, avocat de la défense, a plaidé la bonne foi de son client.
«Martinel Loko est un jeune diplômé en quête d’emploi. Il a été manipulé comme les victimes. Il n’a pas touché un franc de cet argent et n’a jamais cherché à fuir. » Le verdict sera rendu le 26 décembre prochain.