La marche ‘’taatu neen’’, qui devait avoir lieu le 31 décembre dernier avant d’être interdite par le préfet de Dakar, atterrit sur le terrain judiciaire. Ce, suite à la plainte de l’organisation islamique Jamra. Selon Mame Makhtar Guèye, sur instruction du Parquet, la brigade des mœurs va commencer ses auditions mardi 14 janvier 2024.
L’ONG islamique Jamra, accompagnée de trois autres organisations, avait déposé une plainte contre un groupe de féministes qui prévoyaient d’organiser un sit-in de nudité le 31 décembre, afin de réclamer l’application du protocole de Maputo sur l’avortement. Cette plainte a été suivie d’effet.
« Promotion du nudisme : sur instruction du parquet, la brigade des mœurs commence les auditions mardi prochain, 14 janvier, suite à la plainte de Jamra », a-t-il annoncé sur son compte Facebook,
Les participantes devraient se départir de leurs habits, être nues afin de pouvoir participer à l'événement car le dress code est stipulé comme suit : nue ou tatu nene. Ce rassemblement, qui se veut une dénonciation de la culture du viol et un appel à l’application du Protocole de Maputo, a déclenché une levée de bouclier dans les milieux conservateurs.
Mame Mactar Guèye, vice-président de Jamra, et d’autres figures religieuses accusent les organisatrices de promouvoir le nudisme, d’attenter à la pudeur et d’outrager publiquement les bonnes mœurs. Dans leur plainte, les signataires accusent les organisatrices de la manifestation de promouvoir le nudisme et de violer les articles 318 et 324 du Code pénal sénégalais, qui répriment l’attentat à la pudeur et l’outrage public aux bonnes mœurs.
Selon le document, les plaignants estiment que ce sit-in serait une imitation des actions des Femen, un mouvement féministe radical occidental, connu pour ses manifestations seins nus. La plainte dénonce également une volonté perçue de «pervertir le jeune public», de «désacraliser les valeurs religieuses» et de «dégrader l’image de la femme sénégalaise».