Le grand Magal de Touba sera célébré le lundi 04 septembre prochain. Le Magal de Touba revêt un caractère multidimensionnel pour tous les musulmans, en général, et les mourides, en particulier. L’originalité du grand Magal de Touba réside à deux niveaux. D’abord, contrairement à ce qu’on a l’habitude de célébrer, il marque le début de dures épreuves et de souffrances endurées par le Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké durant son exil au Gabon.
Ensuite, c’est le Cheikh qui a initié cet événement (à Diourbel) et a recommandé à ses fidèles de se souvenir de ce jour béni durant lequel il a obtenu tout ce qu’il voulait de son Seigneur. « Celui pour qui mon bonheur est le sien, où qu’il se trouve, devra tout mettre en œuvre le jour du 18 Safar pour rendre grâce à Dieu, car, disait-il, mes remerciements personnels ne pourraient suffire pour témoigner ma reconnaissance au Seigneur. »
Le Magal constitue un moment privilégié pour chaque musulman de magnifier, en parfaite symbiose avec le Cheikh, les innombrables bienfaits que Dieu lui a accordés. A l’origine, chaque talibé célébrait le Magal là où il se trouvait, pourvu d’être conforme aux recommandations du Cheikh.
Avec le temps, le deuxième calife, Cheikh Muhamad al-Fadel, a eu l’idée de rassembler tous les mourides à Touba. Il visait par là le raffermissement de la cohésion de la communauté. Il y avait ainsi des objectifs spirituels, mais aussi des objectifs sociaux (rencontres, échanges, etc.) et économiques dans la mesure où des ruraux venus avec leur production pouvaient les écouler facilement auprès des citadins qui venaient prendre part au Magal.
Un événement qui a favorisé la création d’un courant d’échanges entre les deux groupes, c’est-à-dire les ruraux et les citadins. Tout cela n’était pas absent de l’esprit de celui qui a donné cette forme au Magal, le deuxième Khalife estimant qu’il était très profitable à la communauté de rassembler tout le monde à Touba pour célébrer le Magal.
La particularité de l’événement repose sur l’importance que les Mourides lui donnent car, pour les disciples du Cheikh, le fait de participer au Magal est devenu une composante de sa doctrine.