Les chiffres sur le nombre de manifestants tués lors des manifestations du 1er, 2 et 3 juin 2023, ne cesse de croître. L'Initiative citoyenne a publié un bilan humain plus élevé que celui du gouvernement sénégalais et dénonce un usage excessif de la force ainsi que des atteintes à la liberté d'expression et d'information dans le pays.
L'Initiative Citoyenne a indiqué avoir décompté 29 morts dans les troubles qui ont secoué le Sénégal au mois de juin dernier, davantage que le bilan officiel des autorités qui fait état de 16 morts.
Au moins 29 morts, dont 26 par balles, a établi Initiative citoyenne qui signale que le bilan pourrait évoluer, avec la poursuite de la compilation des données. Dans le détail, 9 personnes sont décédées à Pikine, 6 à Dakar, 4 à Guédiawaye, 5 à Ziguinchor, 3 à Rufisque, 1 à Diamniadio, 1 à Oussouye.
Il y a un manifestant victime de torture, un autre percuté et un manifestant victime de crise d’asthme. La moyenne d’âge des victimes est de 28 ans, la plus jeune avait 17 ans. Les initiateurs vont mettre des noms, des récits sur les chiffres qui circulent. Pour chacune des victimes, un portrait a été fait.
Amnesty International a, pour sa part, enregistré près de 23 morts, dont plusieurs par balles, ont été enregistrés entre Dakar et Ziguinchor. Trois étaient des mineurs, a dit l'ONG. Bassirou Sarr, 31 ans, à Dakar, Fallou Sall, 25 ans, ou encore Ousmane Badio, 17 ans, sont tous trois morts à la suite de tirs par balle, révèlent des témoignages de leurs proches recueillis par Amnesty.
Amnesty dit avoir constaté, dans des vidéos qu'elle a analysées, la présence, aux côtés des forces de l'ordre, d'hommes armés en civil qui s'en prennent violemment aux manifestants. Avant Amnesty, Human Rights Watch a aussi critiqué la réponse des autorités aux troubles et réclamé une enquête.
De son côté, le parti d'Ousmane Sonko, Pastef, a fait état jeudi de 26 morts par la voix de son porte-parole, El Malick Ndiaye.
Le Sénégal a été en proie du 1er au 3 juin à ses pires troubles depuis des années après la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse.