Si Goïta si réservé, qui adopte souvent une prudence qui frise la paranoïa, est venu « personnellement » l'accueillir à sa descente d'avion, il faut y voir les bases des relations entre les deux pays qui traversent une passe difficile à cause des mouvements terroristes qui étalent leurs tentacules et déciment des populations de plus en plus exaspérées. Bamako et Ouagadougou devraient pouvoir bien travailler ensemble pour tenter d’endiguer un mal qui perdure. Les pouvoirs respectifs ont les mêmes problèmes et sont nés des dysfonctionnements profonds.
Bamako a jusqu’ici résisté aux secousses d’une communauté internationale et sous-régionale qui lui a imposé des sanctions disproportionnées. Les autorités maliennes aidées par une forte adhésion populaire ont acquis une résilience qui leur a permis de faire face à une France de plus en plus incisive. Leur choix porté sur l’organisation russe Wagner considérée comme une vile milice par Paris, indique une option résolue. Le Capitaine Ibrahima Traoré a certainement saisi le message de la rue burkinabé et son aversion pour une Hexagone accusée à tort ou à raison d’être en complicité avec des terroristes impitoyables.
Mais le chef de l’État burkinabé devrait y aller plus sereinement car la vérité à Koulouba peut être une grosse erreur à Kossyam à Ouaga. Si Traoré serait tenté de suivre les traces de Goïta qu’il semble admiré jusque dans son port… de masque, il lui faut plus que du simple tape-à-l'œil.