Suite et pas fin de l'affaire des 94 milliards, ponctué par des rebondissements. Ce dossier vieux de 6 ans, qui implique l’ancien Directeur des Domaines, Mamour Diallo et Ousmane Sonko, alors député se retrouve désormais sur la table su pool judiciaire financier.
La controverse est née du titre foncier 1451/R d’une superficie de 254ha 13a 93ca (2 millions 580 mille mètres carrés) appartenant aux héritiers de feu Djily Mbaye. Après la bataille d’opinion, les deux hommes se livrent un impitoyable combat judiciaire.
Selon Me Cheikh Khoureychi Bâ, avocat de Ousmane Sonko, "le dossier est actuellement au niveau du Procureur de la nouvelle juridiction, le pool judiciaire financier." "Je suis presque certain que le dossier est là-bas. C’est au fur et à mesure des initiatives du Procureur, du juge d’Instruction qu’on est informés. Mais, ne soyez pas surpris que ce dossier bouge", a révélé l'avocat repris par L'OBS.
Me Bâ, d'ajouter : «Le dossier est là-bas à l’instar de beaucoup d’autres. Je ne connais pas l’ordre d’examen du dossier. C’est une affaire qui a tenu en haleine le pays. Il y a eu une saisine de l’Assemblée nationale, des plaintes qui n’ont pas encore abouti, il y a des rapports. C’est du sérieux. Le dossier est là-bas et attendez-vous à ce que des gens soient convoqués, aussi bien le plaignant que les personnes incriminées. Ils vont être entendus, ça c’est sûr."
La robe noire poursuit : "Ousmane Sonko n’était pas Premier ministre au moment des faits, même actuellement, son statut ne peut pas l’empêcher de déférer à une convocation au moins pour témoigner. Il faut simplement l’autorisation du Président. Donc, lui est acquis à la procédure. Il va être entendu peut-être comme accusateur, comme partie civile, je ne sais pas trop. Les mis en cause aussi que l’Assemblée avaient blanchis, même si ce n’est pas son rôle, vont être entendus dans le cadre d’une nouvelle et vraie procédure parce que pour la première tentative, les plaintes déposées au niveau du parquet jusqu’au juge d’Instruction n’avaient rien donné. Là, l’institution judiciaire qui a été créée par l’ancien régime lui-même, je pense que c’était ça l’une de ses priorités pour tous ces dossiers à incidence financière, pour que les personnalités politiques soient jugées a priori de façon plus ou moins objective."
Du côté de l’accusé, Me El Hadj Diouf, avocat de Mamour Diallo déclare : "Je ne suis pas au courant de la transmission du dossier au pool judiciaire financier et Mamour Diallo ne m’a pas encore saisi de cela."