Comment vit-il ces jours tourmentés ? Compte-t-il toujours briguer la magistrature suprême ? Dauphin désigné du président sortant, Amadou Ba a vu une partie de son camp voter l’ouverture d’une enquête parlementaire contre lui et deux juges du Conseil constitutionnel. Un scénario inédit, qui a déjà abouti au report du scrutin et ouvert une grave crise politique. Il s’est confié en exclusivité à « Jeune Afrique ».
Le premier ministre Amadou Ba parle enfin. Combattu dans son propre parti, accusé par le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) d'avoir corrompu des juges dans le processus de validation des candidatures au Conseil constitutionnel, le candidat de BBY brise le silence, dans un entretien accordé à Jeune Afrique. Amadou Ba estime que ces accusations sont tout à fait infondées" et que "l'histoire rétablira fermement les faits".
Dans son parti, l'APR, le candidat à l'élection présidentielle reconnait avoir des "adversaires" au sein de l'Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir. Il déclare : "Ce qui importe pour moi c'est la détermination à aller de l'avant. Chacun assume ses responsabilités et j'assume certainement les miennes. L'avenir est un juge très sérieux." Malgré tout, Amadou Ba, qui estime que les "contestations n'ont pas une ampleur susceptible d'affaiblir (sa) légitimité", ne désespère pas de voir un jour "la famille" se retrouver.
"Le seul problème entre Macky Sall et moi, c’est qu’il n’y a pas de problème"
Le Premier ministre a, en outre, voulu faire taire les commentaires sur ses rapports supposés tendus avec le Chef de l'Etat. Selon lui, "le seul problème entre Macky Sall et (lui), c'est qu'il n'y a pas de problème". Malgré l'ire que ces accusations ont suscité, Amadou Ba dit être "de nature plutôt lucide" et "serein". Comme pour dire que ces événements ne l'ont affecté en rien. Le premier ministre a aussi rappelé que ce n'est pas lui qui a intenté un recours contre Karim Wade.