Au total, les policiers mis en cause étaient au nombre de 14, mais deux d’entre eux ont obtenu un non-lieu. Selon l’AFP, ils étaient accusés d'avoir poursuivi jusqu'à un petit cours d'eau proche du stade de Radès, en périphérie sud de Tunis, un groupe de supporters du Club africain, l'une des plus grandes équipes tunisiennes, impliqués dans des échauffourées.
Cette « course poursuite » a viré au drame lors que Omar Laabidi, 19 ans, a crié aux policiers qu'il ne savait pas nager avant de sauter dans l'eau pour leur échapper, indiquent des témoins cités par Me Mrabet, avocat de la famille de la victime.
Selon les mêmes sources, la police lui a juste répondu : « tu n'as qu'à apprendre à nager ». Si son frère a accusé les limiers de l'avoir poussé à se jeter à l'eau, d’autres témoins ont accusé les forces de l’ordre d’avoir frappé le jeune homme.
Le lendemain, le corps sans vie du jeune supporter a été repêché à environ 3km du stade de Radès.
En outre, l’affaire avait pris une dimension internationale. En effet, 16 ONG tunisiennes et internationales, dont Amnesty International, se sont saisies du dossier et confirmé les violences policières rapportées par les témoins. Selon elles, « le rapport médico-légal préliminaire fait état de deux hématomes majeurs relevés sur le corps de la victime, l'un à la cuisse et l'autre au thorax. Ces deux hématomes étaient manifestement la conséquence de coups de matraque ».
La Tunisie, un pays miné par la violence policière
À l’instar de plusieurs pays, la Tunisie est en proie à une violence policière accrue. Selon des ONG et l'opposition, les services de sécurité tunisienne emploient des méthodes similaires à celles de l'État dictatorial sous Zine el Abidine ben Ali.
En sus, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, citée par l’AFP, a dénoncé une « impunité » de la police. Selon elle, 14 jeunes ont été tués ces dernières années lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.
Une réforme « en profondeur » des services de sécurité continue d’être réclamée par la société civile.