Il est difficile, pour un homme, d'échapper au cancer de la prostate. Le Professeur Serigne Maguèye Guèye invoque les causes génétiques. Pour l'urologue, tous ceux qui ont un oncle ou un parent atteint de cancer de la prostate sont des sujets à risque.
Le Sénégal enregistre 1000 nouveaux cas de cancer de la prostate chaque année, selon Pr Papa Ahmed Fall/
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« On ne peut pas prévenir quelque chose qui est génétiquement programmée en vous. Si vous avez un père, un frère, un oncle ou un cousin proche qui a un cancer de la prostate, vous devez faire attention parce que vous êtes plus à risque », avançait il. Par contre, ceux qui n'ont pas de parents ou oncles atteints de cette maladie sont moins exposés à cette maladie qui survient en général entre 40 et 50 ans et qui touche plus les Africains noirs à travers le monde.
Le professeur Papa Ahmed Fall, chef du service d’urologie de l’hôpital Dalal Jam et président de l’Association sénégalaise d’urologie, a révélé que le Sénégal diagnostique au moins 1000 nouveaux cas de cancer de la prostate chaque année. Lors d’une conférence de presse à Dakar, il a souligné que ce chiffre est probablement sous-estimé, en raison de nombreux cas non signalés ou diagnostiqués trop tard.
1000 nouveaux cas de cancer de la prostate chaque année
« Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes au Sénégal, mais seulement 20% des cas sont détectés de manière précoce, permettant un traitement radical. Malheureusement, 80% des diagnostics sont établis à un stade avancé, ce qui rend le traitement plus coûteux et moins efficace », a indiqué Pr Fall. Ce dernier a insisté sur l’importance du dépistage précoce, qui augmente les chances de guérison et réduit les coûts de traitement.
Un traitement 250 000 à 300 000 FCFA tous les trois mois
Il a détaillé les coûts élevés des traitements : un traitement de base pour les stades précoces revient à environ 250 000 à 300 000 FCFA tous les trois mois. Pour les stades avancés nécessitant des thérapies plus intensives, les coûts peuvent s’élever à 800 000 FCFA ou plus chaque mois, rapporte APS.
Fatma Guenoune, présidente de la Ligue sénégalaise contre le cancer (LISCA), a également plaidé pour « une intervention de l’État pour rendre l’hormonothérapie gratuite pour les hommes, en particulier ceux à la retraite, qui subissent le poids financier du traitement. » Elle a appelé le président de la République à allouer des fonds pour soutenir la prise en charge des cancers masculins.