L'artiste s'éteint ainsi après une riche carrière qui marquera à jamais l'histoire du théâtre sénégalais. Pulse présente ses condoléances à sa famille et à toute la communauté culturelle sénégalaise.
Le monde de la Culture est endeuillée par la mort de l'artiste comédien Bass Diakhaté, décédé ce mercredi 2 octobre 2022 vers 4h30 du matin. Il était hospitalisé depuis quelques jours.
Bass diakhaté
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Annoncé mort une première fois en avril dernier l’acteur avait réagi à travers une vidéo, rendue publique : « Je suis bien portant et je m’apprête à préparer le mois béni du ramadan ».
Qui était Bass Diakhaté ?
De soldat à comédien en passant par la case « daara » (école coranique), le parcours de Bass Diakhaté, dont les 40 ans de présence sur la scène artistique sénégalaise ont été fêtés le 4 mai dernier, reste marqué par les turbulences d’une quête de soi pleine d’enseignements sur la vie et les vicissitudes du destin.
Bassirou Diakhaté – son nom à l’état civil – est passé des rigueurs d’une vie militaire qui semblait peu adaptée dans son cas pour se forger un destin de comédien par le théâtre populaire. Un parcours atypique qui l’a rendu humble et réaliste sur ce qu’il faut attendre de son métier et de sa vie.
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Il a pour ce faire pu profiter du bouillonnement culturel de la Médina dans les années 1980, un quartier populaire situé non loin du centre-ville de Dakar qui compte par exemple la star sénégalaise Youssou Ndour parmi ses fils les plus célèbres.
Parcours atypique que celui de ce comédien passé notamment par l’école coranique, une quête de spiritualité s’étant un moment imposée à lui, avant de trouver définitivement sa voie par le théâtre populaire cinq ans plus tard.
Soldat « turbulent », il faisait partie du contingent 72-2 du centre d’instruction militaire Dakar-Bango de Saint-Louis (nord) en 1972 avant de compléter sa formation de base à l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de Kaolack (centre).
Il a été affecté au neuvième CFB à Tambacounda (est) parce qu'il était "turbulent". Une punition qu'il considérait comme une chance. Bass Diakhaté ayant été emmené à côtoyer à la prison de Kédougou (sud-est) le défunt président du Conseil du gouvernement sénégalais, Mamadou Dia (1910-2009).
Bass Diakhaté n’a pas pu intégrer le corps des blindés comme il l’espérait – son nom a été rayé de la liste, un échec qu’il impute au système du « bras long », consistant à pistonner des proches dans l’administration et les structures publiques.
Depuis 1979, ce natif de Bambilor, dans le département de Rufisque (ouest), à 27 kilomètres de Dakar, tient ainsi en haleine son public et rayonne à l’écran, happé qu’il est par le théâtre populaire dans lequel il a fait ses premières armes à la Médina.
Bass Diakhaté intègre de cette manière la troupe « Sine dramatique » regroupant des natifs de la région du même nom, correspondant actuellement à Fatick (centre).
