Le Sénégal est confronté à une augmentation alarmante du nombre d'enfants atteints de diabète, selon les récentes déclarations du Pr Babacar Niang, chef du service de diabétologie et d'endocrinologie, et coordonnateur du projet Charging Diabètes in Children. En 2018, le pays comptait en moyenne 260 enfants diabétiques, un chiffre qui a explosé pour atteindre 1500 enfants en 2023.
Le taux de mortalité du diabète chez les enfants est passé de 2,9 % en 2016 à environ 6,7 % en 2024.
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Il a estimé qu'il y a actuellement "16 000 cas de diabète infantile, avec un taux de mortalité de 2,9 %. Au niveau mondial, près de 1,2 million de jeunes de moins de 20 ans sont touchés par le diabète, et en Afrique, la réalité est encore plus dramatique. 80 % des enfants diabétiques ne sont pas diagnostiqués, ce qui entraîne des décès inexplicables."
16 000 cas de diabète infantile, avec un taux de mortalité de 2,9 %
À l'en croire « chez l’enfant, le diabète de type 1 est une urgence vitale. Sans diagnostic et traitement rapide, l’enfant risque de mourir, car contrairement aux adultes, un enfant ne peut pas survivre longtemps avec cette maladie non traitée. »
Le Pr Niang a rappelé les spécificités du diabète de type 1 chez l’enfant, où l’insuline est indispensable à la survie. « En cas de carence en insuline, l’enfant peut rapidement souffrir de complications aiguës, telles que l’hypoglycémie et l’acidocétose, qui mettent sa vie en danger », a-t-il averti.
Selon le journal Sud Quotidien, le Sénégal a fait des progrès dans le dépistage et le suivi du diabète infantile. Avant 2008, le nombre d’enfants diagnostiqués et suivis avoisinait les 250, mais avec la mise en place d’un programme spécifique, ce chiffre est passé à 1 600 en six ans, témoignant d'une amélioration dans le diagnostic de la maladie. Cependant, le taux de mortalité reste préoccupant, étant passé de 2,9 % en 2016 à environ 6,7 % aujourd'hui.
L’objectif, rappelle le Pr Niang, est de réduire ce taux à zéro, comme c’est le cas en Europe, où l’espérance de vie des enfants diabétiques est équivalente à celle des enfants non diabétiques.
Le président de l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), a estimé que les dépenses mensuelles d’un diabétique de type 1 s’élèvent à environ 75 000 F CFA, soit 912 000 F CFA par an.
Les dépenses mensuelles d’un diabétique de type 1 s’élèvent à 912 000 F CFA par an
Baye Oumar Guèye a souligné également "qu'environ 80 % des personnes atteintes de cette maladie vivent dans des conditions de précarité.' Face à cette situation, il a appelé le gouvernement sénégalais à considérer le diabète comme "une maladie sociale et à rendre la prise en charge gratuite." Ses déclarations ont été faites hier jeudi, en prélude à la Journée mondiale du diabète, prévue pour le 17 novembre, et ayant pour thème « Diabète et bien-être".
Pour lui," l’enjeu est crucial, car le diabète est une maladie de longue durée qui requiert des soins de qualité, notamment dans les zones les plus reculées, où l’accès aux médicaments et à des unités de diabétologie spécialisées est encore limité."