La crue continue de faire des ravages. Après Bakel, les premières conséquences du débordement du fleuve Sénégal, accentué par les lâchers d’eau du barrage de Manantali, commencent à se sentir à Matam et Podor, où les eaux envahissent désormais plusieurs localités.
Le débordement du fleuve Sénégal engendre des dégâts considérables dans le nord du pays, notamment à Matam et Podor, où de nombreux villages sont submergés, forçant les habitants à fuir leurs maisons.
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A Matam, la situation empire : ayant largement dépassé la norme, la cote d’alerte atteignant plus de huit mètres à la station de mesure, a entraîné l’inondation de nombreux villages et périmètres agricoles. Une situation qui plonge la région dans une crise profonde.
Les activités économiques sont à l’arrêt, les habitants chaque jour, font face à cette catastrophe naturelle. A l’image de Bakel, Matam vit des heures sombres : les maisons submergées sont abandonnées par leurs occupants, qui survivent avec les moyens du bord. Les autorités locales, bien que présentes, peinent à apporter des solutions face à l'ampleur des dégâts.
A Djamel, dans la commune de Matam, la quasi-totalité des infrastructures est sous les eaux : le centre de santé, le collège d’enseignement moyen, la Case des tout-petits, ainsi que le terrain de football sont inondés.
"A Belli Diao, dans un sauve-qui-peut désespéré, les villageois se sont réfugiés derrière la route de Dande Mayo, pour échapper aux flots Dans tout Matam, seule la route menant à Ourossogui reste, pour l'instant, épargnée. La région ressemble désormais à une île. À Gandé et à Belli Diao, tous les habitants ont été évacués et vivent actuellement sous des tentes, en attendant des logements plus adaptés", explique à L'OBS Malick Ba, secrétaire municipal de la commune de Matam.
3 morts et une dizaine de blessés
La situation est d’autant plus dramatique que les fortes pluies ont causé la mort de trois enfants et blessé une dizaine de personnes à Dounguel Rewo, dans la commune de Madina Ndiathbe. Les victimes ont été piégées dans l’effondrement de bâtiments en banco, conséquence des intempéries.
A Thielaw, à seulement 4 kilomètres de Ndioum, les dégâts sont considérables. « Plusieurs maisons ont été englouties par les eaux, forçant les habitants à quitter les lieux en urgence», rapporte Abdoul Aziz Ndiath, secrétaire général du Conseil départemental de Podor.
Les inondations n’épargnent aucun coin de la région : à Thilé, une partie des rizières est sous l’eau, tandis que les villages de Dogi-Domi (commune de Goléré) et Sinthiou Amadou Marième (commune de Mbolo Birane) sont devenus inaccessibles. A Dodel, les dégâts sont tout simplement incommensurables, les habitations étant submergées, plongeant les résidents dans un profond désarroi.
Matam : les habitants paient 20 000 FCFA pour rejoindre la RN2
La région de Matam est aujourd'hui confrontée à des problèmes de mobilité, compliquant les déplacements entre les différentes localités. "Les voyageurs doivent désormais débourser 20 000 Francs CFA pour traverser en pirogue, par exemple pour rejoindre Sinthiou Diamdior depuis la RN2", rapporte le correspondant de la RFM dans l'édition de 12 heures.